1st Look

13.07.2006 à 11h52 par |Source : Rédaction

Test Drive Unlimited : premières impressions

Il fait 32 degrés en ce mercredi de la mi-Juin et c’est sous un ciel bleu à l’infini que la sympathique équipe d’Atari nous convie en ses locaux situés sur les bords de Saône dans le 9ème arrondissement de Lyon et proches du restaurant gastronomique l’Ouest de Paul Bocuse – un endroit bien connu du cru local. Toutefois, ce n’est pas pour s’initier à l’art de cuisiner les « tabliers de sapeur » et autres triperies du coin que nous sommes en place mais plutôt pour prendre le chemin de l’archipel d’Hawaï aux commandes d’une belle carrosserie rutilante. Ambiance détendue dès les premières minutes autour de quelques boissons mises à disposition tandis que les Xbox 360 en réseau n’attendent plus que nos mains moites.

Dans ma décapotable, cheveux au vent et mouches sur les dents

Linda, Anthony et Alex nous accueillent tout sourire dans le bâtiment à l’architecture épurée et très design de l’éditeur où, pour l’occasion, une salle nous est dédiée à côté de l’auditorium. Avec huit consoles connectées au Xbox Live et accompagnées d’un écran plat, le ton est donné puisque le multi sera définitivement l’un des grands atouts de Test Drive Unlimited. On apprend alors que la journée se déclinera en trois temps avec deux heures consacrées au testing pur, un déjeuner au restaurant organisé par Atari suivi d’une séance en compagnie d’Ahmed Boukhelifa, Stephane Beley et Alexis Madinier (respectivement Producteur, Réalisateur et Game Designer au sein des studios Eden) et au cours de laquelle nous avons pu les interviewer à tour de rôles. La mise en bouche vous étant maintenant décrite, entrons dans le vif du sujet qui nous intéresse, en l’occurrence l’évolution du titre depuis la parution d’une démo sur le Market Place qui avait laissé sceptique il y a deux mois environ. En réalité, le jeu quasiment finalisé qui nous a été présenté et que nous avons pu « visiter » en détails n’a plus rien en commun avec cette démo tant le travail effectué en quelques semaines a été soutenu. Selon les dires de la team Eden, ils ont tenu compte de toutes les critiques, bonnes ou mauvaises, et ont tenté de rectifier le tir : pas de discours démagogique pour autant puisque nous apprenons déjà concrètement deux choses, d’une part la démo avait posé problème car elle avait été optimisée pour des écrans HD (le jeu a donc été réévalué) et d’autre part, si certains lieux sont laissés « désertiques » ce n’est pas par manque de finition mais parce qu’ils seront sujets à de futurs téléchargements. Avant d’explorer la partie online, attaquons nous à la substantifique moelle de Test Drive dont le principe unique a su charmer l’audience présente. De prime abord par son aspect « scénarisé » et un environnement incroyablement ouvert. Vous débutez, en effet, après avoir été hélitreuillé sur l’île principale d’Hawaï (les 122 îlots de l’archipel n’ayant pas été modélisés) où vous allez faire fortune dans le monde des belles cylindrées. Quatre façons de gravir les échelons de la société sont à portée de main (ou plutôt de volant) : en participant à des courses classiques en tant que pilote sur 2 ou 4 roues, en organisant et en sponsorisant des challenges pour lesquels vous ferez payer un droit d’entrée – à ce titre c’est à vous de financer la somme mise en jeu (vous pourrez bien sur remportez la mise en concourrant ou rafler 10% de la somme octroyée au vainqueur), en acceptant les « quêtes » proposées par les PNJ que vous trouverez à différents coins de rue ou en devenant un businessman averti spéculant sur le prix des voitures. Certains modèles vintage étant rares, vous aurez la possibilité de les réserver chez un concessionnaire, d’en améliorer les performances et de les revendre sur ce qui s’appelle l’E-Trade, à savoir une bourse d’échange de bolides une fois leur côte au summum. Chaque véhicule acquis pourra être customisé grâce à de nombreuses options et être techniquement renforcé car les développeurs ont misé sur le fond comme sur la forme pour satisfaire les joueurs. Dans cette optique, le titre disposera d’un Game Editor octroyant de télécharger des skins pour les bolides et d’en changer certaines parties). Au cours de la progression, vous serez en mesure de les revendre ou d’en faire votre bolide fétiche afin de financer votre parc privé. Enfin, outre la frime basée sur la plus belle carrosserie, vous personnaliserez votre personnage en lui attribuant un style à votre convenance (refonte du visage, habillement, coiffure). Interrogés sur ce curieux point pour un jeu de ce genre par votre dévouée rédactrice, nos créateurs susmentionnés ont révélé qu’ils n’avaient pas souhaité un clonage susceptible de blaser le joueur et permis ces options en vue d’humaniser le soft grâce à des centaines de profils différents. Nous ajouterons que nous avons fait une requête pour obtenir le skin « Magnum » ainsi que le déblocage de la villa de Robin Masters.

Une blonde sur mon capot et des chevaux sous le capot

Ce début alléchant suscite pourtant une interrogation : le multijoueurs n’a-t-il pas été finalement privilégié ? Faux nous répond encore l’équipe de chez Eden, en fait les deux parties sont similaires dans la forme. Les environnements s’avèrent être les mêmes, et chaque lieu de compétition ou activité parallèle se déclenchera par l’intermédiaire d’une carte complète de l’île sur laquelle vous pourrez zoomer en vue de sélectionner un « spot ». En termes de chiffres, 100 bolides sont disponibles au départ (avec un ratio de 90 voitures pour 10 motos) et 1600 km de routes sont à emprunter. La team se refuse, par ailleurs, à parler de « campagne solo » et lui préfère les expressions « joueur unique » et « multijoueurs ». A contrario, 80% des challenges pré-scriptés s’inscriront dans la partie solo puisque en version online, ils seront le fruit de votre imagination. Les cylindrées ont été classées par catégories (classes A, B et C) permettant de démarrer avec une vieille Chevrolet au vu de nos maigres finances jusqu’à s’offrir le véhicule à six zéro (lors de la présentation, les garçons ont toutefois tous opté pour des Ferrari, Aston Martin ou Mercedes). A deux ou quatre roues, les vues à la première ou à la seconde personne sont intégrées (sans omettre une vue à 360°) bien que ce soit avec la seconde que vous apprécierez davantage les décors modélisés à partir de la véritable configuration géographique d’Hawaï : on retrouve ainsi des environnements urbains au cœur d’Honolulu tout comme des courses en bord de mer au pied non pas des montagnes, mais des volcans puisqu’il s’agit d’une île volcanique souffrant entre parenthèse d’une anomalie thermique rare entraînant des panaches de magma. Les graphismes sont indubitablement améliorés par le biais d’une texturisation plus fine et un rendu ombres / lumières réaliste et en temps réel lors des courses. La brillance des bolides – eux-mêmes très travaillés – est d’un bel effet rehaussé par une colorisation presque aguicheuse. Les compétitions ne se déroulant pas au même moment de la journée, vous pouvez apercevoir quelques nuages ou un coucher de soleil qui altérera forcément la sinuosité de la route. On a également apprécié la « rondeur » de la vapeur qui s’échappe lorsque l’on chauffe le moteur ou pendant certains chocs. En revanche, ne vous attendez pas à une pluie de dégâts à l’écran lors des collisions puisque ces effets n’ont pas été inclus, premièrement car ils auraient nécessité une modélisation parallèle longue et fastidieuse et deuxièmement car certains constructeurs refusent de voir leur marque abîmée à l’écran. Un choix assumé qui peut déplaire cependant sans pour autant nuire réellement au concept. La tenue de route semble bonne et permet aujourd’hui de rouler sur les zones herbeuses. De l’avis de l’un des responsables presse, il subsiste un léger problème de portance lorsque, par moments, une moto heurte une voiture qui part dans le décor malgré la différence de poids. Les voitures jouiront de plus de possibilités tandis que les développeurs reconnaissent que les motos sont principalement intégrées pour alimenter le glamour. En comptabilisant les différentes « missions », on arrive à un total de près de 400 challenges à réaliser pour un minimum de 30H de jeu en solo pour atteindre le dernier niveau. La difficulté, progressive, se base sur l’arrivée en cours de jeux de nouvelles options et courses plus ardues. Dans cette optique, un tutorial a été mis en place durant les premières minutes afin que le joueur ne se sente pas abandonné au sein d’un ensemble si vaste qu’il en a surpris plus d’un au cours de la session.

Hawaï police d’état : attention aux dépassements de vitesse

Au fur et à mesure de notre journée, Test Drive va s’affirmer comme la bonne alternative aux jeux de courses conventionnels sans tomber dans le GTA-like. D’abord, il offre différents gameplayscar vous pouvez l’aborder comme un jeu de courses de type arcade en ne vous concentrant que sur les compétitions tout comme un MMO où vous serez libre de vaquer à diverses occupations : vous balader en voiture sur l’île, engranger de l’argent en faisant croître votre business de ventes de voitures ou accepter les missions subalternes proposées ici et là sous des formes variables. Au final, fous du volant et de la technicité mécanique et amateurs de virées paisibles s’y sont retrouvés – la meilleure expérience étant encore d’alterner. Après quelques virages amorcés en solo, jouer contre des « humains » reste cependant l’attrait majeur du titre – un aspect qui s’est vu étoffer par de nombreuses options inédites. Par exemple, vous pouvez acheter ou une plusieurs maisons (64 emplacements disponibles et dix modèles incluant des appartements sur la capitale, des maisons de banlieue et même des villas de star) dont les prix seront échelonnés, d’autant plus que les garages pour abriter vos bolides seront plus ou moins grands. Toutefois, comme ce sera l’ « esprit communautaire » qui sera majoritairement mis à contribution, l’aspect le plus intéressant demeure la création de clubs. Vous aurez, à l’instar des Hells Angels, la possibilité de créer votre propre club d’adhérents en commençant par acheter un terrain dont le prix évoluera en fonction du lieu stratégique et de la configuration du bâtiment (les plus riches d’entre vous pouvant opter pour le nec plus ultra avec piscine et jacuzzi). A vous ensuite d’instaurer des règles au sein des adhérents et d’organiser, à loisir, des rencontres sur bitume internes. Toutes les compétitions accueilleront jusqu’à huit joueurs qui pourront être sélectionnés à partir de critères précis. Chaque organisateur de course disposera, en effet, d’une sorte de filtre lui permettant d’entrer des critères qu’il aura pré-établi (par exemple, ne concourir qu’avec les mieux classés, les gens de votre club, les français…), seuls les gens répondant à ces attentes pourront vous rejoindre bien que vous puissiez voir tous les connectés. Si l’idée vous vient de mettre en place un challenge rémunéré, vous posterez votre proposition sur le Drive In en fixant une date buttoir d’inscription et en faisant payer un droit d’accès après avoir annoncé la somme mise en jeu. Mieux vaut être sur de ses compétences toutefois avant de concourir. Du coup, la question du classement est venue lors de l’interview et l’on a pu apprendre que Test Drive proposerait un système de multi-classements : par pays, par clubs (dont un inter-club), par challenges (au moins 200 en solo), par compétition officielle…Les critères furent même si nombreux au départ que Microsoft leur a demandé de réduire la marge, rassurez vous quand même ces classements pourront être facilement visualisés car ils seront tous répertoriés dans un espace dédié facilement accessible. Les succès à débloquer seront dispatchés – y compris parmi les courses à moto – et inclus à la « game progression ». Un petit « plus » propre à la consolemême si l’on nous avoue que les versions Xbox 360 et PC n’auront pas de différences majeures hormis que la première reste tout de même privilégiée d’un point de vue marketing et sortira bien avant (à ce propos, nos interviewés se sont dits très satisfaits du développement sur plateforme 360 et de l’accompagnement Microsoft au niveau des "outils" bien qu’ils leur fallu plusieurs mois avant de convaincre et de prendre vraiment du plaisir). Certes, malgré une absence de téléchargements due à un kilométrage en streaming qui génère une bonne fluidité, on a noté quelques résidus de bugs comme une voiture qui se bloque encore mais les développeurs nous confirment qu’ils bossent activement sur ces dernières mises au point. Dans l’ensemble, arrivés un peu sceptiques, nous sommes repartis étonnés et satisfaits par cette mouture qui réserve encore son lot de surprises vu toutes les parties que nous n’aurons pas eu le temps d’exploiter. Enfin, nous avons ici choisi d’intégrer les réponses de l’interview à nos impressions mais si vous souhaitez lire lentretien dans son intégralité, vous pouvez consulter celui réalisée par nos confrères de Xbox-Attitude ou visionner la vidéo mise en scène par nos comparses de Jeux Actu.

L’expérience s’arrêtera t’elle là pour autant ? Absolument pas. Des packs en téléchargement sont déjà prévus durant les trois mois qui suivront la sortie ainsi que des compétitions organisées par l’éditeur, d’autant plus que l’équipe a collaboré étroitement avec les constructeurs afin de bien respecter les gadgets et spécificités de chaque marque. Il nous restait bien deux questions qui nous turlupinaient en fin de séance, à savoir pourquoi une si grande marge de liberté et à quoi s’attendre pour la suite. Le sourire aux lèvres, nos trois comparses (mentionnons que les studios français d’Eden ont été crées en 1998 et qu’ils sont à l’origine de la série des V-Rally avec cinq millions de jeu vendus en six ans) ont clairement avoué être fans de MMO d’où l’envie de mettre en place un véritable univers dans un genre qui ne s’y prête pas à la base (bien qu’ils aient pensé aux RTS dans la construction du jeu) et que, la tête pleine d’idées, ils sont plus que partants pour réaliser une suite. Il en résulte une très bonne impression avec un jeu qui mérite sa chance et cette petite impression qui fait la différence et vous scotche à l’écran. Alors oui, à plusieurs c’est encore plus drôle et la conduite des voitures reste plus précise que celle des motos, mais l’on sent que la galette a été pondue par des fans pour les joueurs prêts à se lancer dans l’aventure.

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