Attack me if you dare, I will crush you !

Décembre 1992. Alors que le système arcade de Capcom, le CPS-1 connaît son apothéose, nous assistons à la sortie tant attendue de la séquelle du jeu qui aura posé les bases de la baston 2D et changé, dans le même temps, la façon de voir les jeux vidéo d’un nombre conséquent de gamers. Maintes fois copié, jamais égalé, tel aurait pu être le slogan de la licence fétiche de Capcom. Quasiment quatorze ans après la sortie du jeu et un nombre considérable de rééditions à travers les diverses compilations publiées sur à peu près tous les supports existants, qu’apporte vraiment cette version XBLA, facturée la bagatelle de 800 MS Points ? Autant le dire tout de suite, rien de bien nouveau. Le jeu proposé est la copie conforme de la version CPS-1 (si vous n’aviez joué que sur Super Nes ou Megadrive, vous risquez d’être surpris…), les loadings en plus (insignifiants, certes, mais tout de même…). Toutefois, ne nous plaignons pas, sur le coup, Capcom l’a joué grand seigneur et nous propose la version Hyper Fighting, sortie peu de temps après la version Champion Edition, et apportant de ce fait son lot de petites nouveautés, tel l’ajout de coups spéciaux pour certains personnages, de nouvelles tenues (enfin, de couleurs de tenues plus précisément) et une vitesse de jeu quelque peu accélérée. C’est donc une véritable joie de retrouver ces douze personnages – désormais mythiques – jouables, de Ken et son Tatsimaki Senpuukyaku (et sa digit’ toujours aussi incompréhensible…) à Guile, le G.I rebelle par excellence, assenant toujours aussi rapidement son fameux Sonic Boom. Version Hyper Fighting oblige, les quatre « boss » sont jouables (M. Bison, Vega, Balrog et Sagat). Une douzaine de personnages seulement, mais tellement bien équilibrés qu’il est possible de tirer son épingle du jeu, qu’importe le personnage choisi.

Shooooooooryuken !

La seule réelle innovation du jeu, attendue par beaucoup provient en fait du jeu en ligne, connu depuis longtemps des amateurs d’émulation, mais inédit pour une version console. Il vous permettra de rencontrer certains joueurs de haut niveau, ayant étudié, décomposé les mouvements jusqu’au pixel près et maîtrisant les timing sur le bout des doigts, capables en deux rounds remettre en cause vos dix années d’entraînement… trois modes sont disponibles, le match classé, non classé et le « quarter match », tellement martelé par Capcom et qui permet à quatre joueurs de se rencontrer à la manière des salles d’arcade de l’époque, où le vainqueur reste au joystick (oui, un joystick, le bâton de joie propre aux salles d’arcades enfumées) jusqu’à la défaite. Minimum syndical donc, mais les versus s’enchaînent rapidement et c’est bien suffisant pour répondre à nos attentes. Seul point noir, un lag assez présent, faussant complètement le timing et rendant le jeu difficilement jouable correctement. Espérons donc que Capcom rectifie rapidement le tir.

L’indémodable cri du banzaï !

Que dire de plus sur ce jeu, ou tout à déjà été dit ou écrit. Les personnes ayant eu la chance de connaître cette période où Street Fighter devenait un véritable phénomène dans le milieu du jeu vidéo vous le diront, Street Fighter II’ : Hyper Fighting est tout simplement l’un des meilleurs jeux au monde, encore à l’heure actuelle (et je suis totalement objectif dans mes propos, croix de bois, croix de fer…). Certes, les seins de Chun-Li ne sont pas animés, et il est clair que la difficulté corsée pourra en rebuter plus d’un (bon nombre de personnes ont d’ailleurs été surprises par l’écart de difficulté entre les versions consoles et arcade), bien que cette version reste bien plus accessible que les derniers volets en date de la série. Cependant,vous aurez toujours la possibilité de télécharger la démo, en attendant de pouvoir vous forger un avis, et pourquoi pas de découvrir un mythe sur le tard.