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Samurai Warriors 2 Empires

Stratégie | Edité par Koei | Développé par Omega Force

4/10
360 : 16 mars 2007
01.05.2007 à 09h20 par |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : Samurai Warriors 2 Empires sur Xbox 360

Koei ne mise pas forcément sur la simplicité avec son nombre conséquent de titres bassé sur Dynasty Warriors. Samurai Warriors 2 : Empires pour le situer succinctement est en fait un spin-off de la série Dynasty Warriors (DW), elle-même spin-off de la série Sangokushi. Et contrairement à DW s’inspirant de l’histoire de la Chine, SW mise sur la période historique japonaise dite « Sengoku ». Voilà, le cadre est fixé, vous savez exactement à quoi vous attendre… J’oubliais : l’appellation Empires reflète l’intégration d’une légère once de gestion dans le jeu. C’est pourtant simple, non ?

Placid & Musou

Samurai Warriors, c’est un peu la suite logique du beat’em all, genre quasiment à l’abandon depuis une bonne dizaine d’année, et plus généralement sur le déclin à chaque fois qu’un éditeur a la bonne idée d’adapter en 3D une licence que tout le monde ou presque avait oublié. Et je vise à peine Final Fight : Streetwise. Pourtant, Koei semble avoir touché le jackpot avec son concept puisque chaque nouvel opus caracole en tête des ventes, volets Xbox 360 mis à part bien évidemment… Logique implacable : le jeu suinte le bourrinage pur et dur, où chaque partie se termine après avoir défoncé plusieurs centaines d’adversaires de toutes sortes sur chaque niveau, le tout en contrôlant un personnage au charisme d’enfer et à la palette de coups spéciaux aussi beaux que dévastateurs. Samurai Warriors 2 : Empires ne fait pas exception à la règle, la recette de base est une fois de plus conservée, et comme à l’accoutumée saupoudrée de quelques nouveautés. En premier lieu de la désormais classique dose de gestion propre aux volets Empire, apportant un côté stratégique aux combats. Exit donc mode Duel, et bienvenue au Mode Empire. Dieu merci, le mode est vraiment bien ficelé et, heureusement, car mise à part un timide mode Free passant à la trappe l’aspect gestion du soft et qui fera la joie des réticents à l’once de stratégie présente, point de jeu par Xbox Live. Chose difficilement acceptable quand on sait que Koei est loin d’être à son coup d’essai sur Xbox 360.

Mais revenons sur ce mode Empire, seule véritable innovation de cet épisode, vous proposant de revivre les grandes batailles de l’époque japonaise de l’époque de Muromachi. Chaque chapitre vous proposera de rallier un clan et de mener à bien un objectif sur le long terme. Et c’est là qu’entre justement en jeu la fameuse phase de gestion. Offrant une vue globale sur une carte du Japon ciselée en territoires, vous devrez effectuer différentes actions (certes basiques) afin d’assurer la pérennité de vos fiefs, durement arrachés à la concurrence, en y répartissant par exemple vos généraux et lieutenants (eux aussi, issus de clans adverses, rien ne se crée, tout se recycle aurait pu être la maxime du jeu). Récolter de l’or ou des plantations, demander un taxe aux habitants, réparer vos troupes, monter des alliances ou complots, les possibilités offertes sont nombreuses, tout en restant très simple d’accès, certainement dans le but de ne pas trop empiéter sur ce fameux aspect bourrin. La seconde phase, quant à elle, concerne les préparatifs à la bataille et vous permet de choisir votre prochaine bataille ou de jeter également un œil aux conditions de victoire, cette dernière étant, vous l’aurez deviné, la troisième phase.

Pour bourrins stratégiques

Et sur le terrain, malheureusement, même si le gameplay d’un épisode à l’autre ne change que très rarement, force est d’avouer que la sauce arrive difficilement à prendre, la faute à un concept déjà écumé un trop grand nombre de fois. Car le déroulement des missions reste très souvent semblable : foutre une grosse toise au boss du niveau afin de le convaincre de rejoindre vos rangs ou récupérer toutes les bases adverses sous votre contrôle. De plus, l’I.A. complètement cuite oblige à agir la plupart du temps seul, sans espérer un soutien de ses troupes. Pire, ces mêmes troupes ont parfois bien du mal à se dépatouiller d’une attaque ennemie et il n’est pas rare de se voir reprendre une base fraîchement acquise. Car la difficulté du jeu est relevée, et seuls les plus aguerris pourront se vanter d’avoir bouclé le jeu dans un niveau de difficulté ne serait-ce que normal… Le système d’évolution de vos personnages reste agréable, mais aurait gagné à être plus directif. Au lieu de cela, on se retrouve à mener des combats à la chaîne avec des personnages dont on arrive à mal percevoir les évolutions. Le gameplay, de son côté,même s’il permet peut être plus de combinaisons que dans les épisodes précédents (DW et SW confondus) reste toutefois basique. Bien sur, chaque personnage possède son propre style, ses propres coups spéciaux, mais les différences fondamentales sont maigres et la technique la plus efficace reste celle consistant à marteler sans arrêt le bouton d’attaque. La jauge Musou est elle aussi encore une fois de la partie, offrant la possibilité de sortir une furie, plus efficace encore si vos généraux viennent vous épauler. Mais le tout reste encore assez faible lorsque l’on sait le nombre de vagues d’ennemis qu’il faudra éliminer ne serait-ce que dans une seule bataille. Ainsi, on se retrouve bêtement à se rendre de bases en bases et appuyer frénétiquement sur les touches du pad pour cumuler les K.O.

Une série sur le déclin

Le principal défaut de la série reste donc sans aucun doute son immobilisme constant, offrant à chaque fois son timide lot de nouveauté sans toutefois apporter une refonte pourtant plus que nécessaire. Le principe du jeu estéculé depuis bien longtemps, et le genre du beat’em all regorge certainement de ressources que Koei pourrait mettre en place sur sa série afin de lui redonner un second souffle. Car on a pour l’instant la désagréable impression d’acheter à chaque fois une nouvelle mise à jour d’un jeu que l’on connait déjà par cœur, aussi bon soit-il. Quand aux graphismes, ils font clairement honte à une Xbox 360 affichant tout de même plus d’un an et demi d’existence. Il suffit de jeter un œil du côté des textures bâtiments ou de la pauvreté des décors pour s’en convaincre. L’animation de son côté se permet parfois de ramer méchamment. La faute à une conversion multi-supports, qui n’oblige pas Koei à se fouler pour développer un moteur spécifique aux next-gen. On devra certainement attendre que la série pointe le bout de son nez sur PS3… Dernier point : le jeu n’est bizarrement pas traduit en français. Non pas que ce soit gênant, mais c’est un peu le minimum syndical, surtout lorsque l’on voit le peu de textes présents dans le jeu. Heureusement, une notice bien réalisée donnera un petit coup de pouce aux plus réticents à la langue de Robbie Williams. Dans tous les cas, on attend de pied ferme le volet qui nous mettra enfin la claque que l’on attend depuis l’arrivée de Koei sur Xbox 360.

Rageant, c’est le terme qui convient pour qualifier ce Samurai Warriors 2 : Empires. Regorgeant de bonnes idées, le dynamisme du jeu est trop souvent plombé par une I.A défaillante et une animation perfectible. Dommage qu’avec autant d’expérience Koei ne daigne pas nous offrir un véritable volet next-gen capable de balayer les défauts récurrents de la série. Toutefois, les amateurs trouveront une fois de plus leur compte, ne serait-ce que grâce à l’ajout de ce petit côté stratégique si plaisant. A condition bien sur de ne pas déjà posséder SW 2, bien entendu… Rageant, je vous le disais.

+

  • Densité du mode Empire
  • Partie sonore collant bien à l’esprit du jeu
  • Défoulant
  • Une partie gestion plaisante

-

    • I.A. très perfectible
    • Très répétitif
    • Graphismes et animation poussifs
    • L’absence de mode online

Fiche succès

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