Jeux

Forza Motorsport 2

Course | Edité par Microsoft Studios | Développé par Turn 10

8/10
360 : 08 juin 2007
13.06.2007 à 23h30 par |Source : www.xbox-mag.net

Test : Forza Motorsport 2 sur Xbox 360

Depuis PGR3, les pilotes virtuels n’ont rien eu à se mettre de sérieux sous la dent. Et ce ne sont pas les Burnout et autres Need For Speed qui vont rassasier les fans de simulation auto. Forza Motorport 2 arrive donc à point nommé pour les gamers en mal de courses, avec dans ses valises un gameplay orienté simu et un contenu conséquent. Forcé de livrer plus voire mieux que son concurrent de toujours, Turn10 a-t-il fait les efforts pour dépasser le maître ou se contente-t-il de prendre l’aspiration ?

Du travail de pro

Un jeu de caisses, c’est simple d’un point du vue scénaristique : tu mets en marche et tu fonces. FM2 frappe fort sur ce point car il propose une conduite sacrément bien équilibrée, accessible (tolérance aux collisions, la trajectoire parfaite n’est pas obligatoire, etc.) et exigeante (certains modèles vraiment difficiles à piloter, perte rapide de l’adhérence, niveau pro redoutable, etc.). En plus de ce pilotage bien calibré, les courses varient au gré des 12 environnements proposés pour environ 50 tracés. Turn10 a en effet réussi à mêler habilement tracés divers et catégories multiples pour un mode carrière classique mais jamais vraiment ennuyant. Rien d’innovant de ce côté puisque c’était déjà le cas dans Forza Motorsport, mais la recette est toujours bonne. Les catégories de voitures (D>A / S>U / R) proposent des challenges d’un niveau allant de très facile à moyen/difficile en général, sans jamais tomber dans la difficulté d’un GTR pour ceux qui veulent un repère. Bon point pour les pilotes console qui aiment les défis « jouables », mais sans passer par la prise de tête d’un simulateur PC avancé. Bravo donc à Turn10 qui offre LE gameplay qui rassemble curieux et vrais amateurs. Surtout que l’I.A se bat bien généralement, et surtout sait se placer sur le tracé. Les courses montrent encore des carences, mais c’est tout de même un plaisir de se taper le bitume avec un CPU qui sait accélérer, freiner et dépasser, voire manœuvrer dans un pack sans mettre tout le monde au tas.

Les aides sont discutables et gâchent même certaines sensations, notamment pour les prises de courbe, ce qu’il y a presque de plus excitant en course. Conservez l’aide à la trajectoire pour vous habituer au tracé, mais enlevez la vite car vous pouvez largement broder autour, surtout en course multi (je ne compte plus les concurrents doublés en prenant l’extérieur d’un virage). En gros, activer les aides vous éloignera de la substance du jeu quand les enlever vous fera ressentir votre caisse. Notez une gestion freinage/accélération à double tranchant, très sensible : une accélération précipitée en sortie de courbe et c’est le spin assuré (pas le modérateur, le dérapage). Sachez que les sensations sont transcendées par un 60 FPS de compétition qui fait défiler l’environnement à haute vitesse, c’est juste jouissif et pour tout dire, l’élément le plus impactant dans l’expérience de jeu. Les voitures sont toujours réglables et modifiables, et force est de constater que ce qui est proposé est cohérent, pas besoin de pousser les onglets à fond pour sentir des différences comme c’était parfois le cas avant. Du bon boulot et une preuve évidente d’une envie de bien faire et d’être précis. Un bémol cependant sur l’efficacité trop pousséede certaines améliorations qui semblent un peu fantaisistes (du genre un boost moteur énorme mais un comportement qui ne change pas).

Les peintres en bâtiments seront ravis d’apprendre que le mode de personnalisation est tout juste dantesque et franchement, vous ne saurez pas par quoi commencer. C’est un jeu dans le jeu, et il ne serait pas étonnant d’apprendre que certains y passeront plus de temps qu’à piloter. Vous l’avez déjà vu sur le forum : les possibilités sont énormes mais nécessitent du temps et de la patience pour réaliser des chefs d’oeuvre. Œuvres que vous pourrez d’ailleurs immortaliser avec le mode photo (qui rame atrocement et reste peu ergonomique), vendre sur le Live ou utiliser dans le mode online, aussi bon que le mode solo avec ses courses, ses tournois et ses classements. Soulignons l’excellente connectivité entre votre parcours et vos performances dans le jeu via le site Forza Motorsport 2 : enregistrez-vous avec votre Windows ID et vous aurez accès à vos données personnelles. Le site propose aussi une vue d’ensemble sur les classements mondiaux avec des infos sur chacun des participants (aides activées ou non par exemple).

Le côté obscur de la Forza

FM2 progresse mais traîne encore quelques boulets. La réalisation n’est pas celle que l’on attendait. Le framerate en impose ok, mais c’est plus une mise à niveau qu’une nouveauté. Les couleurs sont parfois dignes d’un Walt Disney. C’est flagrant en mode photo et dans les menus présentant certaines voitures. FM2 propose un rendu global propre, mais pas dans le style « décrochage de mâchoire ». Les teintes du jeu laissent toujours cette impression irréelle et si la plupart des véhicules sont très bien modélisés, la finesse n’est pas au niveau d’un GTHD. En comparant la Ferrari 599 GTB modélisée dans GTHD et la Ferrari 621 Scaglietti de FM2 sur le même écran HD, on se rend compte du niveau de détail en retrait de FM2, et c’est dommage. Non pas que cela gâche les énormes qualités de conduite du jeu, mais on aurait aimé avoir le beurre Next-Gen (le gameplay) et l’argent du beurre Next-Gen (réalisation).

Cela dit, on a parfois d’excellents moments comme avec le bon travail sur la lumière dynamique et certaines pistes qui proposent une ambiance marquée. Enfin, le tracé de Silverstone n’a plus ce blur horrible présent dans le premier volet. Mais l’aliasing et le manque de détail global de certains environnements/voitures mettent déjà ce FM2 en retrait sur le plan visuel de ce que propose ou proposera la concurrence, GTHD ou l’éventuel GT5. Les deux vues poursuites sont trop ressemblantes, Turn10 aurait pu en créer deux vraiment différentes pour donner le choix au joueur. Les vues subjectives sont les meilleures en terme de sensation même si dans la première, censée être une vue capot, ce dernier n’apparaît justement pas parfois quand la voiture dispose d’un capot trop court (cf. 206 RC). La météo encore absente dans ce volet est regrettable, car vu les efforts accomplis sur le moteur physique, pouvoir conduire sur sol mouillé ou sous la pluie aurait été un plus indéniable.

Sachez que le choix de la difficulté et des aides aura une incidence directe et conséquente sur le plaisir de jeu. Les deux premiers niveaux de difficulté ne posent pas vraiment de problème, et une fois combinés aux améliorations très efficaces, Forza Motorsport 2 devient routinier et classique : vous savez que vous allez gagner, et si non, vous n’avez qu’à augmenter les performances de votre auto. Un conseil donc : faites-vous la main mais optez vite pour la difficulté professionnelle. Les concurrents tournent plus vite au tour et vous aurez moins l’impression de vous promener.

Pas mieux dans le genre sur console tout simplement. Mais pour combien de temps ? Car Forza Motorsport fait bien ce qu'il fait mais il n'en fait pas assez et parfois sur des points importants comme l'avancée graphique attendue ou le classicisme du jeu et de la carrière. Cela dit, le pilotage est tellement soigné qu'on ne peut que féliciter Turn10 car c'est un régal ahurissant au pad et au volant. Deux choix s'offrent à vous : profiter de ce jeu en difficulté maximale et en améliorant peu sa voiture ou bien en faire une promenade de santé dans les deux difficultés de base en boostant votre 2CV. Un jeu solide mais qu'on aurait voulu indestructible.

+

  • Mode Online
  • Personnalisation des véhicules
  • Pilotage remarquable
  • Pour tous les joueurs

-

    • Beau mais pas top
    • Peut devenir routinier
    • Pas de météo