Jeux

Fight Night Round 3 Xbox 360

Sport | Edité par Electronic Arts | Développé par EA Sports

8/10
360 : 09 mars 2006
12.03.2006 à 21h44 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Fight Night Round 3 Xbox 360 sur Xbox 360

Souvent, face à la pénurie de jeux lors du lancement d’une console, nous sommes tellement excités à l’idée de découvrir une nouvelle démonstration de la puissance de notre joujou qu’ont finit par zieuter avec admiration tout ce qui passe, fut-ce un genre qui ne nous parle d’habitude pas. Comme un jeu de boxe édité par Electronic Arts par exemple. Et là, vu le bestiau, il y a fort à parier que ces prochaines semaines pas mal de joueurs vont se découvrir une passion pour le ring. Ne serait-ce que grâce à l'uppercut graphique que le jeu d'EA nous délivre en pleine face et qui va certainement en attirer plus d'un.

Uppercut visuel

Après une flopée de vidéos, de photos, et une démo gratuite, ce n’est un secret pour personne, Fight Night est l’une des premières tueries graphiques de la Xbox 360. Certes, le résultat n’est pas encore parfait, notamment à cause d’animations parfois un peu raides et pouvant manquer de liant, ou de petits détails qui trahissent le rendu vidéoludique des visages. Mais diantre, de mémoire de joueur nous n’avons jamais été aussi prêts de la sensation de jouer avec des personnages dignes d’images de synthèse. Non seulement la modélisation des brutes est exemplaire, mais en plus (et surtout) la gestion des lumières et des textures de la peau offrent un rendu qui concrétise haut la main nos attentes next gen – au moins pour le moment.

Sans compter que les arènes (de la petite salle d’entraînement au Madison Square Garden) savent toujours valoriser les scènes, et offrent chacune une ambiance bien à part. Enfin, au chapitre des trucs graphiques qui font plaisir, on notera le magnifique rendu des donzelles en bikini qui parsèment les rounds (avec le grain de la peau sur les fesses et tout). De quoi réveiller la libido de tout joueur repus de bière et de pizza à 3h du mat’, je vous le dis (c’est d’ailleurs peut être le seul effet du jeu qui plaira à votre copine). Bref, après quelques parties on a surtout envie de se pogner en pensant que si ça c’est un jeu première génération, on va s’en prendre plein la cabeza dans les mois et années qui viennent les amis.

Le PES de la boxe

Au-delà du fait que Fight Night soit une démo technique parfaite pour convaincre des hordes de sceptiques de la puissance graphique de la Xbox 360, c’est surtout son gameplay qui devrait définitivement convertir ceux qui prétextent ne pas accorder d’importance aux shaders et autres parallax mapping. Car Fight Night est un peu à la boxe ce que PES est au foot : un jeu offrant une énorme marge de progression qui ne sera découverte qu’en suivant une longue courbe d’apprentissage. Sous ses atours de jeu de boxe violemment mis en scène, il cache une technicité qui demandera la plus grande dextérité de celui ou celle qui voudra vraiment le maîtriser. A tel point qu’il n’est pas impossible qu’il en décourage quelques uns au passage.

On peut trouver deux raisons à cela.

La première est qu’il est rare de trouver des jeux exploitant à ce point chaque bouton du pad, sticks directionnels et analogiques inclus. J’entends par là qu’il est peu probable que vous passiez un seul match sans avoir appuyé sur tous les boutons du pad à un moment ou un autre, et sans utiliser à plusieurs reprises 4 doigts en même temps (ça a l’air con dit comme ça, mais en y réfléchissant c’est assez rare).Je ne vais pas m’amuser à vous détailler les commandes du jeu, il y en aurait pour deux pages, mais sachez surtout que la garde est primordiale, qu’il y en a deux types – une gâchette et un stick analogique pour chaque (mouvement du corps et protection par les bras), et qu’il est possible d’attaquer soit par les boutons soit par le joystick analogique droit. Cette dernière option a le mérite d’être originale et de conférer un semblant de réalisme dans le temps nécessaire à l’exécution des coups, mais ne se révèle je trouve pas particulièrement pratique (pour ma part je préfère la configuration de manette 3, plus directe).

La deuxième est que le jeu est extrêmement exigeant et technique. Il ne s’agit clairement pas de bourriner comme un malade sur le pad pour défoncer Ayane (épuisement assuré), mais bel et bien de temporiser, observer, contrer et contre attaquer l’adversaire. A la moindre erreur de défense c’est le drame, et face à un joueur même légèrement expérimenté vous ne tiendrez pas deux rounds. Et ce sans préciser que la variété de coups et de contres est au départ très déroutante.

Bref, autant dire qu’il y a de quoi dégoûter les néophytes en moins de deux parties (si vous espériez faire jouer votre copine qui a déjà du mal avec 2 boutons, lâchez l’affaire). J’entends d’ici Miyamoto hurler « hasta la victoria siempre, viva la revolucion »…

Pour finir sur ce long paragraphe consacré au gameplay (désolé de m’étendre mais c’est vraiment central), il faut noter que Fight Night, tel PES, est un trip hautement addictif à plusieurs. Si vous avez la chance d’avoir des potes avec qui jouer, que ce soit chez vous ou sur le live, vous aurez l’occasion de disputer des matchs intenses dépassant allègrement les 15 minutes. Les parties deviennent rapidement techniques et acharnées, décuplant ainsi le plaisir d’en mettre plein la gueule à l’adversaire. Bref, une fois que vous aurez atteint un niveau raisonnablement satisfaisant, vous pourrez jouir à plein du potentiel de Fight Night.

Un goût certain du spectaculaire, mais pas de la perfection

Attention, il ne faut pas non plus croire que Fight Night est une simulation pure. Ca reste un jeu bien violent, à la mise en scène spectaculaire et dont le but premier est de vous divertir. Force est de constater qu’il y parvient plutôt bien, que ce soit en solo grâce à un mode carrière à la difficulté extrêmement bien pensée et progressive (je vous conseille d’ailleurs de bien faire vos armes en carrière solo avant de vous défouler sur le live), ou à plusieurs comme on l’a vu un peu plus tôt. Cependant il n’est pas exempt de défauts, à commencer par une interface peu ergonomique et parfois illisible. Pas dramatique me direz-vous, cependant vous vous rendrez vite compte que ça peut être frustrant, surtout sur le live où les serveurs d’Electronic Arts arrivent à être assez déroutants. De plus, techniquement on sent qu’il y a encore une jolie marge de progression. Ca n’enlève rien à la qualité du travail effectué, mais il est plutôt probable qu’une version 4 saura aller encore plus loin dans le photo réalisme, et on l’espère parviendra à résoudre les petits soucis d’animation.

Par ailleurs, l’équilibre du gameplay paraît quelque peu douteux entre certains personnages, la résistance aux douleurs et l’endurance jouant un rôle parfois démesuré dans l’issue d’un match. Enfin, les combats en poids léger et plume ont vite tendance à devenir un gros n’importe quoi où les boxeurs subissent des pluies de coups pendant plusieurs rounds, ce qui ruine pas mal la sensation de plaisir à bien gérer sa cadence et ses efforts. Tout cela vient davantage souligner le fait que Fight Night Round 3 demande un équilibrage soigné et donc perfectible, mais il n’en reste pas moins un excellent jeu, qui parvient à vous décrocher la mâchoire grâce à sa réalisation superbe tout en offrant un gameplay de qualité.

Fight Night Round 3 passe haut le poing l’épreuve des coups. Alors qu’on pouvait craindre qu’il ne soit qu’une superbe vitrine graphique, le titre d’Electronic Arts parvient à rassurer grâce à un gameplay renfermant pas mal de « finesses » et s’affirmant dans la longueur. Un peu trop diront certains, le jeu ayant un clair potentiel à décourager les moins persévérants, mais qu’on ne s’y trompe pas : il s’agit là d’une exigence qui paie, et le plaisir qu’on en retire en droguera plus d’un. Bien évidemment, à la manière d’un PES, qui dit jeu exigeant dit équilibrage du gameplay forcément imparfait, mais on aurait tort de bouder notre plaisir. Car aussi jouissif seul qu’à plusieurs, ce jeu de boxe a tout pour combler les possesseurs d’Xbox 360 en manque de nouveauté. Vivement la suite !

+

  • Difficulté très bien dosée en solo
  • Gameplay puissant
  • Réalisation graphique magnifique
  • Génial à plusieurs

-

    • L'interface, surtout sur le Live
    • Doublages français nazes (jouez en anglais!)
    • Difficile d'accès
    • Animations perfectibles
    • Les matchs souvent déséquilibrés sur le Live