Jeux

Bullet Witch

Action/Aventure | Edité par Atari | Développé par Cavia

4/10
360 : 02 mars 2007
09.03.2007 à 15h41 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Bullet Witch sur Xbox 360

Année 2013 : après s'être prise claques sur claques (guerres, funestes épidémies et autres catastrophes naturelles), l'Humanité a finalement vu débarquer une armée de monstres qui vient gaiement achever les derniers survivants. Pas le temps de rigoler, la résistance humaine s'affaire, avec tout le courage et les bras qui leurs restent. Néanmoins, cela ne suffit pas et leurs jours sont comptés, du moins jusqu'à ce que débarque, au milieu de ce sinistre champ de bataille, une jeune femme vêtue de noir et équipée d'une arme en forme de bâton, le "gunrod". La sorcière de la dernière production de Cavia débarque en Europe sept mois après sa sortie sur le sol japonais. Des mois qui ne paraissent pas avoir profité au jeu, pourtant...

La salsa des démons

A défaut de retrouver espoir, l’Humanité accueille avec un sursaut d’optimisme cette bienfaitrice aux formes généreuses que même le chef de la Résistance tentera de séduire. Sa mission sera de trouver la source de l’afflux démoniaque et de l’éradiquer définitivement. L’héroïne que vous contrôlez, Alicia, va donc affronter moult créatures pour pacifier cette Terre gangrénée. Deux catégories d’ennemis lui font face: les Démons et leur répugnante engeance, les Geists. Ces derniers se composent principalement de soldats qui ont littéralement pillé des bâtiments militaires. Mitraillettes et lance-grenades sont quelques-unes de leurs armes favorites, et ils n’hésitent pas à sortir des chars d’assaut pour vous accueillir. Les plus lâches des soldats Geists s’avèreront être les snipers, qui vous supplient de les épargner si vous vous approchez de trop près…La grande famille Geist comprend aussi les Tyrannoix (créatures volantes au cerveau hypertrophié qui créent des barrières psychiques et font léviter des objets, lourds de préférence, pour vous les lancer à la figure), les Gigas (géants avec leur gros canon greffé à leur bras) et d’autres joyeusetés qui parasitent les humains et vous attaquent en sortant leur cage thoracique à l’air. Tous sont difformes, visqueux et à connotation organique, bref voici une courte description pour vous situer le portrait de famille !

Lors de vos pérégrinations, vous croiserez également des survivants humains. Simples civils, évoluant hagards et attendant de se faire trucider, ou militaires défendant farouchement leur vie, ils attendent votre aide. Et ils en auront bien besoin, tant leur intelligence artificielle est limitée. Les résistants téméraires qui vous accompagneront mettront vite un genou à terre et vous pourrez les relever en les soignant avec votre pouvoir Sacrifice, si vous êtes dans un bon jour. Et si c’est le contraire, vous pouvez toujours vous contenter d’achever les ennemis qui vous attendent à portée de tir, ou qui vous foncent dessus s’ils ont une arme puissante. En parlant d’armes, qu’a donc la Bullet Witch à sa disposition pour se défendre ?

Une météorite pour la route ?

Le nom du jeu est en lui-même évocateur puisque "Bullet" (balle), c’est ce que crache votre "gunrod", une arme imposante qui sert aussi ici de balai moderne. "Witch" (sorcière), c’est parce que sans les pouvoirs d’Alicia, le jeu serait bien fade. Au début de l’aventure, la supposée frêle sorcière est ainsi équipée de son gunrod, faisant office de mitrailleuse et dispose de trois pouvoirs, "Mur ancien" (barrière protectrice), "Volonté" (pour repousser les objets) et "Sacrifice" (soigner les personnes). A chaque fin de niveau (6 au total), vous serez noté suivant plusieurs critères (nombre d’ennemis tués, de gens sauvés, temps de jeu) et obtiendrez des points de compétence, en plus d’un score inscrit dans un classement mondial si vous êtes connecté au Xbox Live. Ces points vous serviront à améliorer vos aptitudes "vitales" (jauges de vie et de magie) et à débloquer de nouveaux pouvoirs et types d’armement pour le Gunrod. Invoquer des corbeaux, faire feu avec un "fusil à pompe", lancer une rose au milieu des ennemis pour faire surgir des pics qui les empaleront, utiliser la fonction "gatling" du gunrod… tout ceci sera accessible et évoluera selon trois niveaux de puissance.

Il faudra bien sûr faire des choix, les améliorations devenant de plus en plus chères et votre coeur balancera entre telle ou telle aptitude supplémentaire. Invoquer encore plus de corbeaux ? Acheter la fonction "canon de précision" ? Craquer pour le pouvoir "Tir élémentaire" qui enflamme les balles sortant de la mitrailleuse et les ennemis avec ? Au fil de l’aventure, Alicia se verra octroyer trois autres pouvoirs bien plus destructeurs, appelés "sorts majeurs". De ce fait, elle aura la délectation de voir un char exploser sous la pointe d’un éclair, déchaîner une tornade ou faire pleuvoir des météorites qui affoleront les ennemis et raseront le quartier. Etre sorcière a parfois du bon lorsque l’on souhaite passer ses nerfs sur quelque chose !

Ma sorcière mal-aimée

Cavia a l’habitude de sortir des titres plus ou moins perfectibles (Beat Down sur Xbox/PS2, la série Drakengard sur PS2), Bullet Witch ne déroge pas à la règle. Le développeur a pourtant procédé à quelques modifications sur son jeu depuis la sortie japonaise (en juillet 2006), mais force est de constater qu’elles sont loin d’être flagrantes. Nous évoquerons quand même l’héroïne et sa modélisation toute en courbes, mais, aussi belle soit sa tenue gothique, on notera qu’elle évolue parmi des décors anguleux dont les textures manquent de détails. L’ensemble reste fort joli mais bien trop inégal pour pouvoir concurrencer sérieusement les derniers grands jeux d’action de la Xbox 360. De plus, certains détails choquent la rétine non avertie: les ombres sont baveuses et striées, des éléments du décor apparaissent tardivement, tandis que d’autres (tels que les barils explosifs ou les palettes en bois) souffrent de bugs de collision et peuvent donc être allégrement traversés par Alicia. Autre détail, le jeu est proposé en version anglaise sous-titrée française. Malheureusement pour les anglophobes, hors cinématiques, les répliques croustillantes des ennemis ne vous seront pas révélées. L’ambiance sonore oscille entre des musiques épiques et des moments calmes, où vous pourrez ouïr le bruit du vent dans les feuillages et le croassement des noirs volatiles. Sans oublier le doux son d’un éclair bien placé, évidemment…

Quant à la jouabilité, celle-ci apporte une certaine rigidité aux joies du dégommage de monstres. Pas de verrouillage proposé, la visée se veut manuelle et malaisée, la sexy sorcière couvrant en partie le côté gauche de l’écran. Si vous avez eu le bon goût d’enflammer votre fusil-balai avec le "Tir élémentaire", évitez le "Mode tir" (seconde vue disponible, "zoomée"), vous n’y verrez plus grand-chose ! Recharger son arme, esquiver les tirs avec grâce et lancer des sortilèges sont heureusement des actions loin d’être insurmontables. Les magies constituent indéniablement le côté le plus jouissif du titre. Sélectionnables à l’aide de 3 anneaux (touches LB ou RB pour y accéder), sur lesquels se repartissent un total de 9 pouvoirs, ces derniers mettent en valeur un moteur physique convaincant, bien qu’assez grossier dans la proportion des débris. Les toits des fragiles bâtiments s’envolent dans un nuage de poussière, les voitures et les blocs de granit font de même, au grand désarroi des Geists qui n’apprécient guère ces facéties de sorcière. Mais attention, Alicia n’est pas invulnérable et se croire à l’abri lorsqu’on est à proximité d’une station-service sur le point d’exploser est synonyme de mort inévitable. Pour utiliser vos dons mystiques, vous devez utiliser vos points de magie (PM), ceux-ci se régénérant avec le temps jusqu’à un maximum donné sur votre jauge magique. N’espérez pas balancer des éclairs à tour de bras, gros consommateurs de PM. Plus vous tuerez d’ennemis hideux, et plus vous pourrez lancer des sorts puissants. Au maximum de votre jauge de PM, les sorts les plus destructeurs sont donc disponibles mais une fois les dernières météorites tombées, vous ne pourrez accéder qu’aux sorts les plus faibles, jusqu’au prochain massacre de Geists.

Pour sa part, le scénario, affreusement classique, lève à peine le voile sur les origines mystérieuses de la ténébreuse héroïne. Les pointes d’humour, distillées par le fringant Maxwell, chef de la Résistance, ainsi que le "démon intérieur" d’Alicia, sont toutefois appréciables. L’aventure est, quant à elle, relativement courte (6h à 8h vous seront requises pour en voir la fin), tout en sachant qu’il restera, après un "premier passage", une grande partie des améliorations à se procurer et que vous auriez peut-être envie de goûter aux 5 modes de difficulté (2 à débloquer) pour découvrir la pleine puissance de la Bullet Witch. Petite anecdote pour les accros aux "achievements", finir le jeu dans le plus haut niveau de difficulté (le bien nommé "Hell") vous rapportera le score substantiel de 1 point. Oui, 1 point. Ca, c’est l’enfer, baby ! Précisons pour conclure que du contenu téléchargeable sera prochainement disponible gratuitement sur le marché Live, composé de costumes additionnels pour Alicia et de missions concept pour prolonger les combats dans une ambiance merveilleusement chaotique.

Alicia est une séduisante sorcière sympathique qui sait se servir de son super fusil-balai. Sympathique est le terme à retenir pour ce jeu d'action qui fait parler la poudre et la magie dans un environnement graphique trop moyen pour marquer les esprits hésitants. Le temps de développement supplémentaire alloué à cette version européenne est quelque peu difficile à justifier, si ce n'est peut-être le doublage américain honorablement réalisé. En attendant le contenu téléchargeable sur le marché Live qui devrait raviver la flamme de la sorcière dans les yeux de ceux qui la contrôlent...

+

  • Les pouvoirs magiques
  • Un monde en plein chaos plutôt bien rendu
  • Le charme destructeur d'Alicia

-

    • Des graphismes inégaux
    • Une IA mention passable
    • Durée de vie un peu juste (hors contenu bonus téléchargeable)