Jeux

Omerta : City of Gangsters

Gestion | Edité par Kalypso Media | Développé par Haemimont Games

4/10
360 : 14 février 2013
11.03.2013 à 07h37 par - Rédacteur |Source : www.xbox-mag.net

Test : Omerta : City of Gangsters sur Xbox 360

En ce début 2013, une nouvelle opportunité de conquérir l'Amérique s'offre aux joueurs Xbox 360. Avec Omerta, la vie de mafioso revient à certains fondamentaux en privilégiant le travail de la tête plutôt que celui des muscles pour faire d'Atlantic City le paradis du business version années 1930. Comme le rêveur sicilien apercevant au loin la statue de la liberté, le joueur avide d'expérience originale est excité et espère juste que l'aventure Omerta ne s'apparentera pas trop à un séjour sur Ellis Island.

Chuuuut !

Alors que la Xbox 360 avance dans l’âge, les jeux de stratégie et de gestion peinent un peu à marquer leur territoire dans la ludothèque de la console Microsoft. L’année 2012 s’est cependant vue marquée par l’arrivée d’un très bon X-COM : Enemy Unknown, et de manière moins glorieuse par Port Royale 3 et son univers dépaysant, probablement trop porté sur la flibusterie. Un jeu édité par Kalypso Media, justement aux commandes de la distribution du soft qui nous intéresse aujourd’hui : Omerta. Développé par Haemimont Games, ce nouveau titre de gestion nous place dans la peau d’un jeune sicilien qui comme nombre de ses paires débarque dans un nouveau monde en plein boom, propice aux affaires pas très claires. Et oui, on nous rappelle encore à quel point la Prohibition c’était le bon temps : les copains d’abord, le jazz et surtout l’ascenseur social très efficace pour qui avait le courage d’y grimper. Celui que l’on surnomme le Boss va tenter de le devenir pour de bon au gré d’événements forcément très classiques pour cet environnement visité et revisité. Mais bon, malgré le côté très cheap de sa mise en scène (un peu de texte partiellement doublé, ne laissant que trop peu de place à des cut-scenes aussi simples que sympathiques), le scénario servant de liant à la multitude de missions se laisse suivre paisiblement.



L’élément le plus frappant et déconcertant du mode campagne d’Omerta en est assurément sa structure sous forme de missions. En remplissant chacun des objectifs proposés dans différents quartiers d’Atlantic City, l’aventure progresse et ouvre de nouvelles possibilités de gestion. Si cela a comme point positif celui de donner un cadre précis au scénario, il est vite décevant de voir que tous les efforts portés sur la bonne gestion des affaires du quartier prennent fin avec la mission. D’où une sensation de retour à la case départ permanent et qui arrive bien assez tôt. C’est gênant car si vous l’ignorez, le gameplay d’Omerta consiste essentiellement dans l’achat de bureaux ou de locaux commerciaux pour y créer toutes sortes d’activités plus ou moins propres et remplir le tiroir-caisse d’une famille que l’on s’emploie à agrandir. De ce côté, et même si le jeu tarde à donner toutes les cartes au joueur pour profiter de toutes ses subtilités, Omerta se montre à première vue plutôt intéressant et complet. La gestion d’une double caisse argent propre/argent sale (dépendante des types d’activités développées : bar clandestin ou pharmacie pour des revenus respectivement sales et propres), du salaire des hommes de main ou des rapports avec les commerces voisins donnent un certain dynamisme à ce travail de caïd. Chaque action inspire peur ou respect et ici aussi il est possible d’effectuer un certain nombre d’actes pour influer sur leur taux (œuvre de charité ou au contraire comportement menaçant). Les différentes interactions qui se créent par l’association de certains types d’activités donnent potentiellement au joueur une bonne latitude d’action pour ne pas sombrer dans une certaine répétitivité. Du moins au début, mais silence, mieux vaut trouver un endroit sûr avant d’en parler… Continuons sur les bonnes choses.

Brucia la luna

Omerta déploie des efforts pour nous garder sur le droit chemin. Il est avant tout un titre assez bien pensé pour être joué avec une manette. L’intérêt placé sur la nature des lieux où investir plutôt que sur d’éventuelles interactions gourmandes en commandes favorise la prise en main. Ainsi, chaque bouton de la manette se voit affecté à une action précise : on accède directement à la liste des établissements possédés, des hommes de main ou au nombreux petits défis synonymes d’argent facile (vendre dix bières, prêter une certaine somme d’argent, etc…). Difficile de s’y perdre. Cela dit, tout ne relève pas nécessairement d’un choix de la part des développeurs et certaines actions affichent le strict minimum : un clic pas cher (parler avec un informateur, prendre des paris…). Egalement, on s’aperçoit au bout de quelques missions que l’on a beau changer de quartier, ceux-ci demeurent vraiment petits et à moins de le faire exprès, il est quasiment impossible d’échouer dans leur conquête. On est même souvent très en avance sur les objectifs de mission sans trop forcer. On regrette d’autant plus fort le grief exprimé un peu plus tôt : il n’est finalement pas très utile de s’investir à gagner le plus possible et à exploiter un quartier au maximum, aucun bénéfice n’en est tiré d’une mission à l’autre. Omerta saborde un peu son propre navire, et en rajoute en rendant impossible l’accélération du temps. Un manque difficilement compréhensible qui force parfois à poireauter pour dix dollars nécessaires pour clôturer la mission. Mais paradoxalement, on sent que Omerta ne cherche pas forcément à se montrer trop avare.



Entre deux acquisitions de biens et autres maltraitances sur patron de bar, le Boss et ses acolytes prennent les armes pour défendre leurs intérêts ou les faire grandir. On retrouve ici un système de combat au tour par tour plutôt classique : compétences et armes différentes pour chaque équipier, un certain nombre de points d’action et de déplacement et des points d’expérience pour débloquer de nouvelles aptitudes (soin, attaque de groupe, boost de rapidité, etc…). Sans être extraordinairement intenses, ces phases de combat permettent de rompre la monotonie qui peu à peu s’est installée dans ce mode campagne. Car oui, en plus d’exploiter assez maladroitement ses atouts, Omerta est facile. Très facile. Le game over repose uniquement sur l’incapacité à apaiser la suspicion policière (par l’argent ou les relations), un exercice pas bien compliqué. Du coup, pour peu que l’on soit habitué au genre on en touche vite les limites malgré une campagne assez longue et la présence d’un mode bac à sable (à l’intérêt limité lui aussi par l’absence de challenge et les cartes bien trop petites). Egalement, si l’on a la chance d’y trouver quelqu’un, le multijoueur d’Omerta offre la possibilité de coopérer le temps d’une mission d’évasion ou d’essayer au contraire de se faire passer pour le livreur de cannelloni face à un autre joueur. Bref, Omerta essaye de se donner les moyens d’attirer le passant. C’est également plus ou mois le cas du côté esthétique ; on a à faire à un jeu de gestion pas désagréable à regarder avec des quartiers plutôt vivants. Le constat est un peu moins glorieux pour ce qui est des environnements dédiés aux combats, passables à l’extérieur, un peut trop simplistes pour les intérieurs. Quoi qu’il en soit l’ensemble n’est pas désagréable et porté par des musiques de circonstance qui font résonner les cuivres… Ca aide à passer le temps.

http://www.dailymotion.com/video/xszayn
Il y a des choses que l'on ne peut passer sous silence. Omerta a pour lui, au-delà d'être l'un des quelques représentants de son genre sur Xbox 360, la capacité de proposer une expérience parfaitement jouable et pas avare en idées, le tout dans une bonne ambiance. Dommage qu'il se perde un peu en chemin en ne se donnant pas les moyens de valoriser ses atouts : la prise de risque ne paye guère, le temps se fait de plus en plus long, l'espace ne cesse de paraître de plus en plus petit. Cela ne fait pas d'Omerta un titre à prohiber, mais pas non plus une offre que l'on ne peut refuser.

+

  • Bien calibré pour la manette
  • Dualité gestion/combat
  • Pas désagréable à regarder

-

    • Facile et vite répétitif
    • Cartes trop petites
    • Impossibilité d'avancer le temps

Fiche succès

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