Jeux

Anarchy Reigns

Action | Edité par Sega | Développé par PlatinumGames

4/10
360 : 11 janvier 2013
27.02.2013 à 10h11 par - Rédacteur |Source : www.xbox-mag.net

Test : Anarchy Reigns sur Xbox 360

Petit poucet dans la famille des créateurs de Bayonetta et autres Metal Gear Rising : Revengeance, Anarchy Reigns est parvenu tant bien que mal jusque dans nos contrées. En attendant que les premiers prétendants au trône de 2013 se livrent une bataille bien rangée, le beat'em all de Platinum Games peut peut-être amener l'anarchie sur Xbox 360, le petit brin de folie auquel on s'abandonne sans combattre. Mais il faut pour convaincre que l'anarchiste puisse tout de même se plier à quelques règles... Et c'est peut-être pas gagné.

Streets of Rage

On a eu un peu peur pour Anarchy Reigns. Viendra en Europe ? Viendra pas ? Un peu plus de six mois se sont écoulés depuis sa sortie sur le territoire nippon, le temps de changer d’année de sortie et de s’offrir une cure d’amincissement tarifaire. On ne va certainement pas s’en plaindre, même si ce genre d’opération laisse planer le doute sur les réelles intentions du jeu. Anarchy Reigns, c’est un peu la pause récré des gars de Platinum Games qui certes conservent ce qu’il savent faire de mieux, le beat’em all, tout en se permettant une petite entrée sur le territoire du multijoueur. Une réunion au sein de laquelle une bonne partie de la famille est conviée, Jack le héros de Madworld en tête, ou encore la sulfureuse Bayonetta qui vient récompenser l’achat du soft neuf, sous la forme de contenu téléchargeable. La Terre version Anarchy Reigns est devenue un joyeux bordel qui illustre comment l’homme, non content de l’avoir réduite en cendres, s’emploie désormais à revenir à ses instincts les plus bestiaux. Il ne fait pas vraiment bon sortir prendre un verre à Altambra avec tous ces types bizarres et les mutants qui rôdent. Et ce même quand on est Jack, le chasseur de prime au bras sponsorisé par Husqvarna, ou Leo le justicier sans peur et sans reproches ; en plus, ce bon vieux Max a littéralement pété les plombs et que l’on ait le coeur blanc ou noir, une chose nous motive : l’arrêter par tous les moyens.



Si Anarchy Reigns est effectivement un soft tourné vers le multjoueur, il propose un vrai mode solo. Pas seulement de vulgaires batailles contre des bots histoire de s’échauffer un peu (cela reste possible malgré tout), mais une vraie campagne avec des dialogues, des cinématiques sur fond de chasse à l’homme. D’un côté on peut se dire que l’effort de scénarisation est louable ; d’un autre, cela a tendance à faire regretter que des moyens, tous relatifs soient-ils, aient été mis au service de six heures de jeu laborieuses pour une bonne moitié. On se doutait un peu que le scénario ne volerait pas bien haut, là n’est pas vraiment l’objectif d’un tel jeu, mais il est tout de même ennuyeux de devoir supporter une bonne dose de dialogues même pas drôles quand ils essayent de l’être, souvent sur fond fixe à la manière d’un RPG de chez Nippon Ichi. Et bien entendu, il n’est pas possible de les zapper. Et encore, tout cela pourrait passer si la structure même du mode solo n’était pas aussi bancale. Pourtant sur le papier, tout semble présager de bonnes choses : le choix entre deux factions, un système de scoring pour progresser, des personnages à débloquer et de la baston et encore de la baston. Dans les faits, on cogne de petites vagues d’ennemis, un lourdeau de temps en temps, en s’apercevant bien vite que les possibilités de scoring sont ici trop minces pour justifier de s’y concentrer et surtout, il faut des jours pour débloquer la mission suivante à ce rythme. Heureusement, les missions dites libres sont là pour nous faire sortir d’un écumage de rues sans intérêt.

You ha shock ?

Ces missions, que l’on est pas vraiment libre d’ignorer car elles permettent d’engranger généralement suffisamment de points pour débloquer la mission principale suivante, proposent diverses activités très souvent en lien avec le cassage de gueule direct mais pas que. Une mission d’escorte par ci, un contre-la-montre à dos d’engin bizarre par là, voire du mitraillage de vilains en étant agrippé à un drone… La diversité est là. Mais rien à faire, c’est plutôt ennuyeux. Heureusement, une bonne partie des missions principales consiste en du un contre un face aux nombreux protagonistes d’Anarchy Reigns. Déjà un plaisir si l’on est friand du chara-design Platinum Games, ces moments se vivent un peu à la manière d’un combat de boss dans Fist of the North Star, la patate en plus. Parce que oui, ce qui sauve le solo du naufrage se trouve inévitablement du côté d’un gameplay instinctif, brutal, assez simple à appréhender autant que technique à un certain niveau. Soyez prévenus, les premiers pas en multijoueurs font mal face aux combattants aguerris. On peut pester contre une caméra qui a bien souvent du mal à suivre l’action mais le plaisir est quand même là, surtout lorsque l’on sort l’arme ultime propre à chaque personnage ou que l’on s’octroie quelques secondes de surpuissance pour exploser le plus gros des mutants. Parfois, c’est avec l’aide d’un bonus d’invisibilité, d’un piège ou d’une arme à feu que l’on offre aux ennemis une mort brutale. Grâce à tout cela, le mode solo parvient à nous arracher quelques moments de véritable plaisir mais autant être clair, même à un tarif plutôt attractif, Anarchy Reigns manque d’atouts pour convaincre.

Il n’est même pas vraiment aidé par un aspect visuel qui, en dehors des personnages principaux réussis, fait parfois peine à regarder. D’un chapitre à l’autre, Anarchy Reigns varie les environnements mais ces arènes sont relativement petites, pauvres et manquent cruellement de détails. Le bestiaire manque quant à lui d’originalité et de variété. On a droit par moments à des événements qui viennent changer la configuration du terrain de jeu (crash d’un avion, bombardement, etc) ; des moments où l’on remarque surtout le côté cheap des effets spéciaux. On a vraiment du mal à croire que l’on parle d’un jeu des créateurs de Vanquish et Bayonetta, deux titres visuellement orgasmiques.



Quelle arme reste-t-il donc pour semer l’anarchie ? Le multijoueur en ligne pardi ! Les modes de jeu sont nombreux et en fonction du choix, on a le plaisir de trouver des serveurs suffisamment pleins pour permettre jusqu’à seize joueurs de se bastonner. La bataille royale est donc logiquement le lieu de prédilection pour tester ses compétences en choisissant parmi tous les personnages croisés en solo, avec l’aide quand même d’une et une seule aptitude spéciale qu’il faudra veiller à bien sélectionner parmi une liste s’agrandissant au fil du temps. Dans ce mode de jeu, la notion d’anarchie prend tout son sens et l’on expérimente enfin quelque chose d’à la fois bon et original dans Anarchy Reigns. Une véritable orgie de tatanes, où il est de bon ton d’aider quelqu’un pour mieux lui faire mordre la poussière dans la foulée. Certains ennemis de base et autres événements expérimentés en solo se joignent parfois à la fête, et il est intéressant de voir que le calcul des points prend en compte tout et n’importe quoi, laissant l’issue du combat incertaine jusqu’à la dernière seconde. En ajoutant à cela des match par équipe, de la capture de drapeau, du un contre un ou encore de la survie en coopération, l’univers multijoueur d’Anarchy Reigns se révèle franchement séduisant. Amusant également, le mode Deathball mêle armes blanches et ballon ovale avec comme objectif celui de garder celui-ci, le temps que les buts adverses s’ouvrent et leur planter un joli touchdown. Agrémenté d’un bande-son entraînante et de doublages disponibles aussi en japonais, Anarchy Reigns est un soft inintéressant en solo mais peut-être suffisamment amusant en multijoueur pour se laisser tenter.

S'il y a bien un endroit où l'anarchie est difficilement acceptable, c'est le jeu vidéo. Pour convaincre les joueurs, il faut savoir ordonner un peu ses idées, quitte à en balancer moins, et en peaufiner l'argumentaire. Anarchy Reigns parvient sans trop de mal à procurer du plaisir du côté multijoueur en offrant une joyeuse fiesta qui a le mérite - et c'est déjà pas mal - d'être originale. Parallèlement, le soft de Platinum Games se montre vraiment timide en solo, pas avare mais trop souvent boiteux, laissant sombrer un gameplay sympathique dans une progression laborieuse et sans saveur. Anarchy Reigns doit donc être envisagé comme une acquisition tournée vers le multijoueur, où il se montre très plaisant.

+

  • Très amusant en multijoueur
  • Gameplay Platinum pur jus
  • Prix réduit

-

    • Solo court et gonflant à la fois
    • Pas beau
    • Caméra bancale
    • Scoring en solo qui manque de profondeur