Jeux

FIFA 12

Sport | Edité par Electronic Arts | Développé par EA Vancouver

8/10
360 : 29 septembre 2011
08.10.2011 à 16h31 par - Rédacteur |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : FIFA 12 sur Xbox 360

Désormais solidement installé dans son fauteuil de leader, FIFA continue d’étendre son domaine en proposant plus de contenu que les amateurs de solo, de multi ou de cartes à collectionner ne pourront jamais en avaler – et ce quitte à faire tourner en bourrique une concurrence pourtant méritante. Pas rassasié pour autant, le champion sortant ose quelques changements majeurs, pour le meilleur mais pas seulement.
Licence to Kilmarnock

On le sait, FIFA s’est toujours posé en roi de la marque déposée, du maillot officiel et de la virgule visible même sous la semelle. Stades, écussons et équipements, tout participe à l’ambiance, à l’immersion du champion virtuel des coupes de canapé. Bonne nouvelle, cette édition de fin du monde ne déroge pas à la règle avec un rendu encore plus percutant, notamment en termes d’éclairages, les effets de sur ou sous exposition n’ayant pas grand-chose à envier aux retransmissions made in Canal ou Sky. Côté visages, là aussi, l’effort est notable avec un nombre rehaussé de bobines modélisées d’après photo, pour un résultat qui oscille entre le très bon et le franchement impressionnant. Dommage que le contraste avec les joueurs n’ayant pas bénéficié du traitement VIP n’en paraisse que plus important. Du coup, on verrait d’un bon œil la mise en chantier d’une update visant à ravaler les Pastore, Gameiro, Neymar et autres « nouvelles » stars du ballon rond. Dans le même ordre d’idée, on ne peut que déplorer la disparition de certaines licences, le Brésil étant par exemple obligé de jouer avec un maillot bidon de très mauvais aloi, alors que la première division turque a tout simplement disparu et que les équipes « Reste du Monde » restent toujours aussi peu nombreuses. Pour un jeu qui met autant l’accent sur l’exhaustivité, ça fait mauvais genre. Ceci étant dit, le bilan demeure extrêmement positif et question qualité de présentation, FIFA 12 oblitère toute concurrence, passée ou présente.



C’est d’autant plus vrai lorsque l’on s’attarde sur le nouveau système de collisions, savamment baptisé Impact Engine. Oubliez les chocs précalculés, les chutes photocopiées, les jambes qui traversent les cuisses qui traversent les bras : si quelques gadins consternants subsistent, FIFA 12 affiche des animations largement améliorées, que ce soit en qualité ou en quantité. Surtout, il profite du surcroit de précision pour offrir une liberté encore plus prononcée aux porteurs de balle, plus forcément obligés de fuir le duel pour garder la chique. Capables de dribbler au raz des moustaches de la défense, les Messi et autres tripoteurs éclatent enfin au grand jour. Fini le rôle ingrat de rampe de lancement pour les armoires normandes à la Drogba. A condition d’être à l’aise avec le système de feintes et les différents types de courses, nos amis milieux de terrain (de poche ou pas) peuvent enfin participer à la construction et à la finition d’une offensive longue et placée. On apprécie au passage la meilleure gestion des appels par l’IA, qui n’hésite pas à multiplier les solutions – même si ces dernières se résument trop souvent à des appels vers l’avant, le jeu latéral ou vers l’arrière étant relativement limité, pour ne pas dire défaillant dans certains cas. Dans tous les cas, on assiste à de vraies passes d’armes avec des joueurs qui se croisent et s’évitent s’ils le peuvent, ou se rentrent dedans avec des conséquences imprévisibles dans le cas contraire. Pour résumer et malgré des aberrations inévitables vu le nombre de contacts à gérer (les trébuchages à répétition…), ça pète et ça augure du meilleur pour la suite.



Ratisser c’est gagné. Ou pas.

Moins convaincante, la défense active divise les foules : d’un côté, ceux qui n’ont jamais su défendre, activement ou pas, prennent toujours leur valise syndicale et accueillent avec une relative indifférence une modification essentielle de la manière de pratiquer FIFA. De l’autre, tous les autres. Ceux qui pensent que devoir jongler avec trois touches – pressing, pressing IA et intervention – n’est pas forcément pratique ni facile. Ceux qui fulminent devant la capacité hallucinante de l’IA adverse à prévoir tout type de pressing pour contourner/percer une arrière garde avec n’importe quel attaquant dès le mode de difficulté Pro. Ceux qui pestent contre le marquage toujours trop lâche de latéraux qui, qu’importe vos incroyables efforts pour nuire à l’avant-centre, se débrouilleront quoi qu’il arrive à laisser filer l’ailier dans leur dos à la première occasion. Les idées, bonnes voire très bonnes, sont pourtant là : offrir aux défenseurs dans l’âme un moyen d’exprimer leur sens de l’anticipation et du placement est bienvenu, tout comme le fait de pouvoir gêner un fuyard en tentant de l’agripper par le maillot (et en serrant les fesses pour ne pas se faire serrer par la patrouille). Le sentiment de puissance qui se dégage d’une intervention défensive réussie parvient à égaler celui que l’on ressent au moment de catapulter le ballon au fond des filets, c’est dire. Le truc, c’est que la lourdeur du système et son côté aléatoire – on peut être parfaitement placé et passer à travers, sans raison – rendent l’expérience souvent douloureuse, surtout contre une IA qui montre ses limites en échappant artificiellement aux pires assauts avant de courir en touche… On s’y fait, en solo (en touchant aux sliders par exemple) comme en ligne, mais il y a sûrement mieux à faire. A EA Sports de trouver comment, tout en continuant dans cette direction. Pour clore le chapitre des doléances, comment ne pas parler de la tendance toujours plus visible du jeu à rééquilibrer les débats à sa sauce selon les situations, jouant de manière ultra grossière avec le taux de réussite des passes et autres déplacements dès que le besoin s’en fait ressentir ? Professionnelle de l’ingérence dans le « moral » des troupes, la console handicape parfois trop lourdement les joueurs menés, soudainement incapables de faire une passe à trois mètres dans les pieds. Frustrant et injuste.


Les sliders et autres tactiques perso n’étant pas toujours disponibles pour vous sauver la mise, défendre réellement efficacement a tout de la chimère. Pour autant, le plaisir est bien au rendez-vous, de nombreux efforts ayant été consentis par les équipes de développement pour améliorer ce qui pouvait l’être. Souvent pointée du doigt par les habitués de PES et de ses parpaings téléguidés, la physique de balle fait un grand bond en avant : reprises de volée, ballons en retrait et autres missiles sont possibles, crédibles, jouissifs. Si l’IA tend toujours trop à s’agglutiner devant le but au lieu de traîner aux 18 pour exploiter les seconds ballons, le degré de variété proposé par le jeu est pour le moins saisissant, et largement supérieur à ce qui se faisait dans FIFA 11. Ajoutez à cela des tacles défensifs plus malins, des gardiens un poil mieux coordonnés (mais toujours mal placés sur les débordements) et un nombre incalculable de petites gâteries à découvrir au fil du temps et vous obtenez un titre profond. Trop, sans doute, pour des néophytes qui auraient sûrement goûté à l’inclusion d’un vrai tutorial façon mini-jeux, un peu à la manière de ce que propose PES 2012. En l’état, les bleus sont partis pour souffrir un bon moment avant de prendre le pli.

Y’a de quoi Tafer

Défense active ou pas, impossible de contrer l’avalanche de contenu proposé aux joueurs de tous horizons. Du mode carrière légèrement remis au goût du jour (mais toujours plombé par une interface lourdingue et quelques bugs de sauvegarde) au Ultimate Team accessible gratuitement à tous dès la sortie, les possibilités sont multiples. En multi, les nouveautés sont majoritairement communautaires, avec l’adaptation à la sauce clubs de la Bataille des Nations inaugurée pour l’Euro 2008. On trouve en outre d’innombrables moyens de comparer scores et statistiques entre amis, histoire de savoir qui gagne le plus de pognon, qui tire de loin et ainsi de suite. Le mode Face à Face (entre amis ou pas) a aussi gagné en intérêt avec un classement par niveaux et par saisons, histoire de savoir où on en est dans sa progression. Si cette pelletée de nouveautés et améliorations diverses n’aident pas à clarifier une interface pas forcément plus lisible – et légère, autant horizontalement que verticalement, force est d’en constater les bienfaits, à court comme à moyen et long terme. Ceci dit, comme toujours avec FIFA, il faudra attendre plusieurs mois pour juger de la solidité de l’expérience, les abus et autres tricheries étant probablement en gestation dans l’esprit des gros salopards du Live. On espère juste qu’EA saura réagir promptement avec les mises à jour qui s’imposent, cette fois.

http://www.dailymotion.com/video/xkxig7
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Avec sa défense encore un peu trop expérimentale et son IA qui triche tout ce qu’elle peut, FIFA 12 est capable, à l’occasion, de transformer le plus stoïque des footeux virtuels en machine à vociférer. A innover dans tous les sens, EA Sports force le respect et place sa série phare sur une trajectoire extrêmement prometteuse. Excellent jeu et meilleure expérience footballistique virtuelle en l’état, FIFA 12 se pose surtout en pierre angulaire d’un futur qui chante. Que cela se fasse parfois au détriment de nos nerfs n’est sans doute pas un trop gros prix à payer. Mais gaffe à vos manettes, quand même.

+

  • Physique de balle au poil
  • Toujours plus beau
  • Animations toujours plus précises
  • 200 ans de durée de vie, seul ou pas
  • Davantage de variété dans le jeu

-

    • Encore pas mal de bugs
    • Interface toujours lourde
    • Défense active discutable
    • Licences et visages, il reste du boulot
    • Ca va me coûter cher en manettes
    • L’arène, toujours très pauvre