Jeux

SBK 2011

Course | Edité par Black Bean | Développé par Milestone

8/10
360 : 05 mai 2011
03.06.2011 à 14h48 par - Rédacteur |Source : http://xbox-mag.net

Test : SBK 2011 sur Xbox 360

Depuis son entrée en piste en 2008 sur Xbox 360, le deux roues made in Milestone s'est doucement imposé comme le choix des amateurs de simulation face à Moto GP. Quelques semaines après son concurrent, SBK 2011 chausse les slicks pour nous emmener du côté de l'autre catégorie phare de la course moto : le Superbike. Forte de l'expérience de ses ainés, cette mouture 2011 apporte-t-elle de quoi à satisfaire l'appétit de ceux déjà repus avec à SBK X ? Les essais libres commencent maintenant.

Je sais que tu simules…

Jusqu’à présent, tout sourit à la série SBK. Avec un seul véritable concurrent sur le marché du deux roues, la série développée par Milestone court sur un circuit qui lui est presque acquis à l’avance. Mais ramener la réussite de SBK à ce seul élément serait réducteur. Car la force de cette franchise est d’offrir aux passionnés de moto une expérience qui soit la plus juste possible, se démarquant ainsi d’un Moto GP qui privilégie le spectacle et les sensations. L’année dernière marquait en quelques sortes l’apogée du Superbike sur consoles avec un SBK X qui a su s’imposer auprès joueurs. Le pari 2011 n’en est que plus difficile à tenir. Un nouvel épisode qui s’ouvre avec un choix intéressant de modes de jeux, en solo comme en multijoueur. Pour rentrer directement dans le vif du sujet, on aura le choix entre une course rapide paramétrable à souhaits (nombre de tours, météo, difficulté, etc…) et le week-end de course qui propose d’y ajouter toute la partie préparation : essais libres, qualifications et réglages de la bécane. Le mode SBK Tour est quant à lui la nouveauté de cet opus 2011 et propose une succession de défis à réaliser sur circuit : maintenir une certaine vitesse, faire le tour le plus rapide en freinant le moins possible, réaliser un long wheeling, etc. Plutôt sympathique, ce mode permet de se familiariser avec les motos dans des situations particulières. Pour courir, on aura le choix parmi les pilotes et machines de la saison 2011, répartis sur les trois catégories que sont les Superstock, Supersport et bien évidement les Superbike. De Max Biaggi à Troy Corser, de la Ducati à la BMW, c’est pléthore de pilotes et une dizaine de constructeurs qui répondent à l’appel de la course. Du côté des circuits, on retrouve les quatorze tracés de la saison de Superbike, auxquels s’ajoutent deux inédits. On se tirera la bourre à Magny-Cours, Monza ou encore Philip Island. Bref, tout le monde est là, même les pilotes de légende du Superbike. Un bon départ.



Mais c’est bien évidement la saison dans son ensemble qui sera le plat de résistance avec au choix le mode championnat et l’incontournable carrière. Si le premier se contente de proposer la succession classiques des circuits de la saison, c’est le mode carrière qui nous intéresse. Il mettra sur le devant de la scène le pilote que créera le joueur, le long de huit années pour progresser de la plus petite catégorie vers le titre de champion en Superbike. La personnalisation du pilote permet, au-delà des renseignements classiques, de définir le style de pilotage en se calquant sur celui d’un grand nom de la discipline. Une fois le premier contrat signé avec un constructeur, celui-ci va définir des objectifs pour la course à venir et pour l’ensemble de la saison, qui évolueront en fonction des performances du joueur. Ils influent directement sur le niveau de réputation. Celle-ci permet de se faire progressivement un nom au milieu du gratin mondial ; les points sont engrangés en fonction des résultats, de l’accomplissement des objectifs ou en offrant un pilotage stylé qui fera plaisir au public. Mais contrairement à un système d’expérience classique, on peut perdre des points au cours de la saison. Il faudra donc être régulier. Le mode carrière suit une progression classique voir sobre, mettant de côté l’aspect "scénarisé" de SBK X pour se concentrer exclusivement sur la course et la progression à travers les différentes classes. L’évolution de la moto intervient ponctuellement sous forme de défis à réaliser pendant les essais, semblables à ceux proposés par le mode SBK Tour. Les épreuves sont paramétrables et libre au joueur de faire les essais et qualifications ou se contenter de la course. A l’issue d’une saison, il pourra prolonger son contrat, changer d’écurie et en cas de très bons résultats signer pour la catégorie supérieure. Un mode de jeu sans surprise mais agréable à suivre.

… Mais je t’aime bien quand même

Mais pour accomplir tout cela, encore faut-il maîtriser sa monture. Trois niveaux de simulation s’offrent au joueur : bas, moyen et haut. Les différences sont notables avec un premier palier permettant une conduite suicidaire, là où le niveau moyen fera déjà ressentir le danger d’une accélération trop brusque ou de la prise d’une mauvaise courbe. Mais cette répartition des niveaux d’assistance marque le premier faux-pas du soft : il est impossible de paramétrer individuellement les assistances. Si le niveau de simulation bas permettra à n’importe quel joueur de maitriser sa moto, il oblige malgré tout à accepter des options comme le freinage automatique, véritable hérésie gâchant rapidement tout plaisir… et démarrer en simulation moyenne, sans être très difficile, demandera déjà plus de rigueur. Le jeu est plus accessible mais la courbe d’apprentissage perd en souplesse. Les confirmés retrouveront eux un pilotage exigeant en niveau de simulation haut, bien plus proche de la réalité que ce que peut offrir un Moto GP 10/11 mais un peu plus permissif que dans les précédents SBK. Chaque geste doit être dosé, les courbes maitrisées et on pilote avec le sentiment que la chute peut nous surprendre à chaque virage (gare à la santé du pilote sous peine d’abandon). Le plaisir de contrôler la situation n’en est que plus grand et SBK 2011 impose un gameplay convaincant. On ressent la différence de grip sur les sections recouvertes de gomme et celles vierges de tout passage, l’usure des pneus crée une réelle différence de performance et courir sur sol humide impose vraiment un comportement différent. Les réglages de la moto ont donc leur importance et les conseils du mécanicien apportent une légère touche d’immersion dans les week-end de course. La météo évoluant parfois entre les essais libres et la course, il faudra être réactif et pouvoir s’adapter à ces changements.



Cependant, tout n’est pas rose. On notera quelques errances du côté des collisions qui n’entrainent que très rarement la chute ou des sorties de piste qui peuvent toujours être rattrapées sans forcément tomber. Enfin, on fera face à une intelligence artificielle correcte, pas trop agressive, mais on regrettera de voir toujours les mêmes adversaires à la même place, plombant un peu la bataille pour la course au titre. Ces adversaires peuvent être remplacés par quinze autres sur le Xbox Live pour des courses rapides ou un championnat entier. Ici, rien à signaler, le lag se fait discret et à défaut d’être envahis, les serveurs ont leur communauté auprès de laquelle on trouvera toujours des adversaires. Le contre-la-montre permet lui de télécharger les fantômes des pilotes virtuels du monde entier pour faire valoir ses talents ou se rendre compte du chemin qu’il reste à parcourir pour vraiment maîtriser le jeu. Riche en contenu et globalement satisfaisant du coté du gameplay, SBK 2011 offre une réalisation en dents de scie. Les six vues proposées (trois extérieures et trois depuis la bulle) sont parfaitement jouables et offrent un bon compromis entre sensations de pilotage et rendu à l’écran. Les motos sont très bien modélisées et le bruit des moteurs plutôt fidèle, tout comme l’aspect du bitume qui se veut convaincant. Mention spéciale aux courses par temps humide qui voient les pistes sécher progressivement. En contre-partie, il faudra faire avec des décors corrects, de l’herbe et du gravier avares en détails et des personnages qui auraient mérité plus d’attention. Au final SBK 2011 se révèle être un bon jeu de moto, plutôt bien équilibré entre accessibilité et exigence, même si les habitués lui préfèreront peut-être la mouture précédente, plus pointue.

Avec SBK 2011, la licence de Milestone reste égale à elle-même. Mais plutôt qu'une évolution, ce soft marque un léger changement d'orientation pour la série en se rendant plus accessible. Les férus de simulation peineront à trouver de grandes nouveautés mais tous les joueurs auront entre les mains un jeu complet, toujours bien plus fidèle à la discipline qu'il ne peut être arcade, pour une expérience très satisfaisante malgré quelques errances. Suffisant pour être cette année le jeu de deux roues à privilégier.

+

  • Maitrise du pilotage gratifiante
  • Complet
  • Plus accessible...

-

    • ... Au risque de léser les habitués
    • Niveaux de simulation mal pensés

Fiche succès

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