Jeux

Fight Night : Champion

Sport | Edité par Electronic Arts | Développé par EA Vancouver

8/10
360 : 03 mars 2011
08.04.2011 à 09h15 par |Source : www.xbox-mag.net

Test : Fight Night : Champion sur Xbox 360

Fight Night remonte sur le ring pour défendre son titre de meilleur jeu de boxe. Le poulain d’EA Tiburon affiche toujours une plastique de gagnant et pendant les deux ans qui l’ont séparé de Fight Night 4, il a même travaillé sa maniabilité et nous offre un nouveau mode de jeu intense. C’est parti pour un test qui ne prend pas de gants !

C’est ça la boxe petit !


Après le KO technique infligé par Fight Night 4, EA Tiburon parvient à nous surprendre avec le bien nommé mode Champion. Un mode histoire très classique qui vous propose de suivre la carrière pleine de rebondissements d’André Bishop. Si le scénario n’évitera aucun poncif du genre (le vieil entraîneur, le rival indestructible ou encore le passage en prison), l’ensemble est porté par une réalisation de haute voltige et enrobé par des cut-scenes en béton armé. Un vrai travail de mise en scène qui porte l’intensité de certains combats à des degrés jamais atteints. Durant ce périple sportif et humain, « Dre » devra se défaire d’adversaires plus ou moins coriaces, au style de boxe très marqué, ce qui oblige le joueur à renouveler sa manière de jouer d’un combat à l’autre. Mieux, la scénarisation de l’ensemble varie les situations de combats et vous devrez parfois combattre avec une main cassée ou encore éviter l’arrêt de l’arbitre à cause d’une vilaine coupure à l’œil.



Pour autant, tout n’est pas rose dans le petit monde du champion. La faute à cette même scénarisation qui implique certaines limites. En effet, chaque boxeur rencontré a un style trop défini et le combat ne se remporte quasiment que d’une seule manière. Si l’aspect dramatique s’en trouve renforcé, on ne peut pas en dire autant du côté simulation sportive. Ainsi le combat final propose à la fois une mise en scène digne des heures de gloire de Rocky mais, dans le même temps, il pourra frustrer dans sa progression. Après avoir évité les coups de marteau de votre Némésis, vous devrez le fatiguer au corps pour ensuite l’assommer avec une facilité déconcertante. Une véritable délivrance après avoir tenu plusieurs rounds sous la menace d’un K.O. fulgurant. Ce mode Champion reste cependant un véritable atout pour ce nouvel opus, qui parvient à dynamiter le genre un peu endormi de la simulation sportive. Une explosion intense mais un peu trop brève, puisque ce mode ne vous retiendra que trois ou quatre heures.

Un champion c’est 10% de talent et 90% de travail


A peine remis des émotions du mode Champion, vous pourrez vous lancer dans le mode Palmarès beaucoup moins innovant mais très efficace. On retrouve ici le mode à l’identique de Fight Night 4, depuis la création de son boxeur jusqu’à la gestion de votre emploi du temps, sans oublier de passer par la case entraînement pour améliorer vos compétences. Le titre de EA bénéficie heureusement d’un roster qui rassemble les plus grandes légendes de la boxe depuis Mohammed Ali et Joe Frasier, en passant par Marvin Hagler, Sugar Leonard ou encore le génialissime Manny Pacquiao. Une liste de folie que vous allez devoir affronter sur votre longue route vers la ceinture mondiale. Chaque boxeur bénéficie en outre d’une modélisation réaliste de ses traits et plus encore d’une reproduction fidèle de sa palette de coups. L’occasion de rejouer Mike Tyson Vs Lennox Lewis pour voir si les crochets du premier trouveront cette fois-ci la faille face au redoutable jab en piston du second. En revanche, et comme pour le mode Champion, l’I.A. aura trop souvent tendance à jouer le contre et la défense ce qui pourra frustrer à un niveau de difficulté élevé.



Cependant, ne comptez pas uniquement sur cette défense pour l’emporter ! Il va falloir en effet apprendre à maîtriser les enchaînements de coups. Un apprentissage même pour les habitués de la série car EA a décidé de repenser la maniabilité du jeu. Bien que les frappesse déclenchent toujours avec le stick droit, finis les quarts de cercles pour déclencher un crochet. Désormais chaque coup correspond à une direction. Un changementlourd de conséquences et qui a un impact sur l’intensité des combats. Si l’on peut comprendre cette décision de simplifier la maniabilité pour être plus en accord avec la vitesse de jeu augmentée, on regrettera que dans le feu de l’action il soit bien souvent difficile de sortir un direct à la place d’un direct par-dessus l’épaule ! Pas si facile que ça de faire tenir précisément douze directions sur le stick, à tel point qu’on préférera parfois passer sur la commande classique va les boutons de la manette. Une configuration accessible dès le début du jeu mais qui enlève clairement une partie du cachet du jeu. Enfin, chaque coup réalisé est "mémorisé"par le jeu pour être déclenché. Malheureusement, ce laps de temps est parfois un peu trop long et on se retrouve très souvent à enchaîner malgré soi un deuxième coup à la suite du premier. Des détails qui vous exposent à des contres toujours aussi dévastateurs même s’ils sont moins faciles à sortir qu’avant.Heureusement, en contre partie, la garde a elle aussi été simplifiée et désormais le blocage se fait automatiquement à la bonne hauteur.


L’art et la manière


La boxe, ce noble art où deux athlètes surentraînés se distribuent avec une précision d’horloger des pains dans la figure. Sur le papier c’est tactique, dans les faits c’est aussi violent et Fight Night Champion retranscrit avec un réalisme volontairement exacerbé les impacts des coups. Le nez s’écrase contre un jab, le corps se tord au contact d’un crochet dans le foie. Entre ces animations bluffantes, l’entrée sur le ring en musique, les bruitages soignés et la modélisation des boxeurs, le jeu se donne toutes les apparences d’un véritable combat de boxe. Ce souci du détail vire presque au sadisme avec des ralentis toujours aussi jouissifs, moments privilégiés pour admirer les petites gouttes de sueur qui perlent sur la peau du boxeur et bien sûr l’impact de votre moufle sur la face de votre adversaire !



Terminons par le jeu en ligne de Fight Night Champion qui permet d’affronter les créations d’autres joueurs. Comme souvent dans les jeux de sports en ligne, certains profils prennent des allures de recette magique et dans le cas de Fight Night Champion et sa jouabilité brutale, les boxeurs à l’endurance à toute épreuve et aux coups puissants l’emportent sans sourciller face à des profils plus « esthétisants ». C’est un peu la revanche de George Foreman sur Mohammed Ali. Vous pouvez également vous regrouper avec d’autres joueurs au sein d’un gymnase personnalisable, un peu à la manière des affiches de EA MMA Sports. De plus, une fois encore comme le titre de MMA, des alertes permanentes vous informent de la présence en ligne des champions, si l’envie vous prenait de les défier ! Enfin, soulignons l’accès en ligne via un pass à usage unique ce qui ne plaira pas aux amateurs du marché de l’occasion.

Fight Night Champion conserve donc son titre par décision unanime. L’ajout du mode Champion aussi intense qu’immersif séduira de nombreux joueurs, adeptes de la boxe ou non. Au-delà de ces quelques heures de bonheur, le jeu s’appuie sur une maniabilité simplifiée qui rend le gameplay à la fois plus accessible mais dans le même temps un peu moins précis. Les vétérans devront donc enfiler les gants pour quelques combats d’acclimatation alors que les nouveaux venus pourront plonger plus rapidement dans le grand bain. Avec sa réalisation coup de poing et son roster de rêve, Fight Night Champion n’a jamais aussi bien porté son nom.

+

  • Le mode champion
  • La réalisation
  • Les plus grands noms de la boxe réunis

-

    • I.A. un peu trop sur la défensive
    • Quelques imprécisions dans la maniabilité
    • L’arbitre qui se met devant la caméra !