12.11.2010 à 19h12 par |Source : Rédaction

Bloody Good Time

Imaginez qu’un réalisateur un peu dérangé prenne les commandes d’un tournage à Hollywood, pour mettre en scène de véritables meurtres. C’est le pitch de Blooddy Good Time, jeu édité par Ubisoft sur le Xbox Live Arcade et qui propose un mélange improbable de Cluedo, Sims et de FPS essentiellement multijoueur. Une accumulation de "bonnes" idées suffit-elle à faire un bon jeu ?

Bloody good ideas ?

Fini le vieux Colonel Moutarde et son chandelier tout moisi dans une bibliothèque qui sent le renfermé ! Dans Bloody Good Time, le meurtre se déroule dans des décors de teen-movies et les protagonistes sont une bimbo, un surfeur, un clown ou encore une strip-teaseuse. Le titre propose un style graphique qui tente vaguement de copier l’esprit cartoon des Sims, la voix insupportable du réalisateur en « bonus » ! Avec ses vannes à deux balles, on se croirait par moment dans une partie de Scene It. Globalement, le jeu est desservi par une réalisation paresseuse, ne cherchez pas d’effets visuels tonitruants.




Après avoir choisi l’un des huit acteurs disponibles, tous plus clichés les uns que les autres, vous êtes donc propulsé sous les feux de la rampe et les caméras d’un désaxé. Viens alors la première désillusion, puisque vous n’avez le choix qu’entre trois niveaux différents, La Maison Hantée, La Plage et le Casino. Sur le plateau, et malgré la présence des vigiles et de caméra de surveillance, vous allez devoir obtenir un maximum d’étoiles par séquence en tuant les cibles autorisées ou attribuées selon les modes. Pour arriver à vos fins, vous pouvez récolter l’une des nombreuses armes dispersées sur le plateau, allant du simple couteau jusqu’au lance-missile, en passant par la seringue à injection mortelle et la bonne vieille poêle à frire. Pour vous aider, il existe également des « Pousses au crime » (bonjour le nom !) qui sont des gadgets comme le pistolet à colle pour paralyser un joueur ou, plus original, une caméra pour voler des étoiles à un adversaire.

C’est pas parce que tu joues aux Lego qu’il faut te prendre pour Kubrik !

N’allez pourtant pas croire que Bloody Good Time est un simple FPS multijoueur car, même si vous choisissez le Deathmatch classique parmi les quatre modes différents, la présence des fameux vigiles vous impose un minimum de discrétion. Le mode chasseur est d’ailleurs le plus original. En voici les détails : une fois votre arsenal rassemblé, et selon la séquence en cours (réinitialisée tous les cinq meurtres), chaque meurtre rapporte un certains nombre d’étoiles. Une cible vous est assignée et vous-même êtes la cible d‘un autre. Cette cible et ce chasseur seront les deux seuls joueurs que vous pourrez tuer sans pénalité (si vous les trouvez !). Le gagnant ne sera pas souvent celui qui accumule le plus grand nombre de frags mais celui qui aura réussi à annoncer son meurtre (maintenir X à côté de votre proie) pour ensuite utiliser la bonne arme parmi une liste imposée, et pour enfin réaliser une humiliation sur le cadavre. Tout ça pour accumuler le plus d’étoiles possible. Le tout sans se faire prendre par les vigiles (qui vous enlèvent les étoiles gagnées par l’action dont ils sont témoins, s’ils vous attrapent). Ce qui fait déjà un sacré nombre de paramètres à gérer et ce n’est pas fini !



Si le scénario semble séduisant sur le papier, une fois manette en main, on déchante très vite car le rythme des parties est extrêmement mou. Pire, vous devez, en plus de tous les paramètres pré-cités, gérer trois jauges : le sommeil, la faim et vos besoins. Oui, dans Bloody Good Time on vous impose de passer aux chiottes régulièrement, de dormir et de bouffer sous peine d’avancer au rythme d’une tortue qui serre les fesses (bruitages de circonstance en prime !). Une fois encore, si cette gestion paraît apporter de la profondeur au jeu (façon de parler hein!), dans les faits, elle ralentit constamment vos plans et tue le peu de rythme qui pouvait rester dans un titre qui n’en demandait pas tant pour définitivement sombrer.

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