Jeux

Final Fantasy XIII

RPG | Edité par Square Enix

8/10
6.0/5
360 : 09 mars 2010
07.04.2010 à 09h49 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Final Fantasy XIII sur Xbox 360

Attendu depuis de longues années, le Final Fantasy nouvelle génération a su se faire désirer. A grand coup d'images somptueuses, Square Enix a fait baver d'envie des millions de joueurs. En sortant le jeu à la fois deux supports différents en même temps, une première pour la saga, l'éditeur japonais peut espérer un public plus large encore. Mais en débarquant sur next gen, la série a-t-elle perdu un peu de son âme, ou au contraire a t-elle su se renouveler pour s'adapter à de nouveaux joueurs ?


l’Cie, chien fidèle

Final Fantasy XIII nous lâche dès les premières minutes en pleine action, alors que les différents protagonistes sont témoins de la déportation de centaines de personnes, expédiées vers Pulse, le "monde d’en bas". Celles-ci sont soupçonnées d’avoir été changées en l’Cie par un fal’Cie, une étrange créature qui chercherait à détruire Cocoon, le "monde d’en haut". Si la dualité entre deux mondes a déjà été exploitée de nombreuses fois, l’univers du jeu, lui, apporte sa propre mythologie et son vocabulaire, dont on apprendra les détails via l’encyclopédie en ligne disponible au sein du jeu. Le thème grave de la xénophobie et de la peur de l’autre, qu’on retrouve au cœur du scénario, contraste quelque peu avec les six personnages, typiques du RPG japonais, en particulier Hope et Vanille. Certains seront exaspérés par la niaiserie d’adolescents qui sauvent le monde, d’autres s’y attacheront, tout cela n’étant finalement qu’une question de goûts.

Devenus à leur tour l’Cie, les différents protagonistes deviendront alors des fugitifs, tout en cherchant à découvrir quelle est la tâche que leur a confié le fal’Cie et comment l’accomplir. Au cours des nombreuses cut-scenes qui parsèment le jeu, le scénario révèle son lot de rebondissements, mais aussi les différents secrets que cachent nos héros. Sans forcément atteindre des sommets de complexité, celui-ci finira tout de même par se révéler plus complexe qu’il n’y paraît, en particulier dans les derniers chapitres.


La traversée de Cocoon, qui représente les deux premiers DVDs et environ 25 heures de jeu, se compose uniquement de longs couloirs peuplés de monstres, dans lesquels nos héros vont progresser chacun de leur côté. Cet aspect dirigiste, qui constitue l’essentiel du jeu, fait totalement l’impasse sur l’exploration. En dehors de quelques trésors disséminés ici ou là, le joueur n’accède à aucun village dans lequel faire ses emplettes, ni même un petit embranchement pour voir autre chose. Impossible également de faire marche arrière, les beaux décors des premiers DVDs devenant par la suite totalement inaccessibles. Ne restent alors que le déroulement de l’histoire, et les nombreux combats.

Une plaine qui pulse

Heureusement, une fois passé cette première et laborieuse partie du jeu, s’offre à nous la grande plaine de Pulse. C’est ici qu’on trouvera les chasses, seules véritables quêtes secondaires du jeu. Si elles ne sont pas toutes accessibles avant d’avoir terminé le jeu, elles offrent tout de même une agréable pause avant de repartir explorer les corridors menant au boss final. Une fois celui-ci vaincu, on pourra alors débloquer les dernières évolutions de nos personnages, ainsi que l’ensemble des 64 missions de chasse. Le jeu peut donc se terminer en une quarantaine d’heures pour les plus pressés, mais les objectifs secondaires permettent largement d’en doubler la durée de vie.

Outre ces quelques quêtes, c’est également la collecte d’objets qui peut occuper de nombreuses heures durant. Si la quasi totalité de l’équipement est facile à récupérer, plus rares sont les matériaux permettant de les améliorer. Chaque pièce, arme ou accessoire, possède sa propre expérience, et peut donc gagner en puissance, à condition d’avoir les éléments nécessaires. C’est d’ailleurs la seule façon d’obtenir les armes ultimes du jeu, celles récupérées au cours du jeu ayant toutes des caractéristiques assez faibles, et seul changent les effets qu’elles peuvent conférer. Le "farming" représentera donc une bonne occupation pour les joueurs les plus acharnés, même si, contrairement aux épisodes précédents, en particulièrement le dixième, il n’est pas forcément nécessaire de s’acharner des heures durant sur le même monstre.


Le RPG simplifié, mais pas simple

Si le déroulement du jeu a été simplifié à l’extrême, c’est également le cas de ses mécanismes. Là où les autres RPG proposent tout un ensemble de caractéristiques, Final Fantasy XIII n’en garde que trois : HP, Force et Magie. Le nombre de jobs, renommées ici "rôles", est également à la baisse, puisqu’ils ne sont plus que six. Ils se développent en avançant sur des cristariums, semblables au sphérier de Final Fantasy X, mais bien plus linéaires, et sur lesquels on trouve les nouvelles compétences et les bonus de caractéristiques. Côté équipement, on se limite aussi à deux types d’objets : arme et accessoire. Il est cependant possible d’en combiner plusieurs de la même catégorie pour obtenir d’intéressants bonus. Tous ces mécanismes deviennent accessibles les uns après les autres pendant les dix premières heures de jeu, qui fait office de tutoriel géant.

Les combats peuvent sembler très simple de prime abord : contrôle d’un seul personnage, sélection automatique des compétences, pas de véritable game over, récupération de toute sa barre de HP après chaque affrontement… Mais une fois de nouveaux rôles acquis, les stratégies possibles deviennent plus fines, et il devient nécessaire d’apprendre à en changer en plein combat pour s’adapter à chaque situation, sous peine de voir son équipe rapidement vaincue, et pas seulement par les boss. Si le jeu est donc d’une difficulté relativement modeste, il propose néanmoins un défi intéressant. Les combats, dynamiques à souhait, sont donc un des gros points forts du jeu.


A l’instar des précédents épisodes de la série, un soin tout particulier a été apporté à la réalisation technique afin d’être parmi les jeux les plus aboutis graphiquement. Et si cette version Xbox reste un léger cran en dessous de celle de la machine de Sony, entre autres à cause de vidéos bien plus compressées pour tenir sur DVD, elle n’a pas à rougir, loin de là. La modélisation des personnages et des décors, particulièrement soignée et riche en détails, ferait presque oublier la transition entre les cinématiques et le moteur du jeu. Qu’il s’agisse des combats ou des phases d’exploration, on en prend plein les mirettes à chaque instant. Côté son, on sent également le saut de génération, et les compositions qui nous accompagnent sont plus fouillées que dans les précédents Final Fantasy, bien qu’elles soient également plus discrètes.

S'il reste en deçà des précédents opus de la série sur bien des points, ce nouvel épisode de Final Fantasy saura trouver son public. Les combats, dynamiques et accrocheurs, n'y sont sans doute pas pour rien, et permettent d'avaler la pilule de la linéarité excessive et de la faible quantité de quêtes. Le jeu gagne heureusement en intérêt au fur et à mesure de la progression, tant sur le plan du système de jeu que du scénario, et pour peu qu'on supporte le début un peu mou, on peut prendre beaucoup de plaisir à suivre la quête de nos six l'Cie.

+

  • Graphismes superbes
  • Combats dynamiques
  • La grande plaine de Pulse

-

    • Ultra-linéaire
    • Peu de quêtes secondaires
    • Début du jeu fastidieux