Jeux

Assassin’s Creed 2

Infiltration | Edité par Ubisoft | Développé par Ubisoft Montreal

8/10
360 : 20 novembre 2009
23.11.2009 à 18h21 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Assassin's Creed 2 sur Xbox 360

Plébiscité par la critique avec des louanges plus dithyrambiques les unes que les autres, Assassin’s Creed n’avait pourtant pas laissé un souvenir aussi parfait aux joueurs. Nombreux sont ceux qui avaient été déçus par la répétitivité et la linéarité du jeu qui nuisaient grandement à l’expérience. Ubisoft, qui a pris acte de ces critiques, s’est à nouveau lancé à l’aventure en promettant que le second périple de l’Assassin sera corrigé en profondeur. Depuis sa sortie, ce nouvel opus accumule d’aussi bonnes notes que celles de son aîné. Méritées cette fois-ci ?


Ezio, mi amore !

Assassin’s Creed premier du nom est sans doute l’un de ces jeux qui a déchaîné les passions comme rarement. Une « merveille » pour les uns, un « fiasco retentissant » pour les autres, difficile de juger ce que valait réellement la nouvelle licence phare d’Ubisoft lancée en 2007. Deux ans après, Assassin’s Creed II arrive dans les rayons avec l’ambition de mettre tout le monde d’accord. Pour cela, Ubisoft a corrigé sa copie en long et en large. Terminé le schéma de mission unique et redondant qui nous avait obligé à faire exactement la même chose (ou presque) durant les neuf missions d’assassinat du premier opus. Désormais, ces fameuses séquences sanglantes sont mieux amenées grâce notamment à un scénario qui l’est tout autant.

Vous commencez l’aventure avec Ezio Auditore, issu d’une famille noble et respectée de Florence à l’époque de la faste Renaissance italienne (XVème siècle). Afin de nous permettre d’incarner au mieux le personnage, Ubisoft nous propose de découvrir le jeune Ezio dès sa naissance et de le retrouver bien des années plus tard. Notre nourrisson est devenu un jeune homme fier, arrogant et surtout volage, mais qui possède également une certaine fibre familiale. A ce moment-là, rien ne le prédestine au sombre destin qu’on lui connaît, tant Ezio semble d’une innocence et d’une insouciance inégalées. Hélas, les évènements se précipitent, envoyant son père et ses deux frères en prison. Notre jeune homme découvre avec effroi que sa famille est la cible d’un complot visant à les éliminer, ce qui est le cas pour son père et ses frères qui sont pendus sous ses yeux. Obéissant aux derniers ordres de son père, Ezio va revêtir la fameuse tenue de l’Assassin et embrasser son destin sanglant.

Si facilement ? Ce serait oublier que notre jeune homme n’a rien de son illustre aîné, Altair. Si ce n’est sa faculté, visiblement héréditaire, à grimper et à sauter de maison en maison aussi aisément que Spiderman.Notre novice en la matière va donc fuir la ville de Florence avec le reste de sa famille et apprendra, au gré des rencontres, comment devenir un Assassin hors pair, afin qu’il puisse atteindre son but : éliminer un par un les organisateurs du complot et venger sa famille. Dans cette optique, notre Auditore va pourchasser à travers de nombreuses villes italiennes les traîtres afin qu’ils reçoivent le châtiment qu’ils méritent.


Vous l’aurez compris, le scénario est la clef de voûte d’Assassin’s Creed II, l’un des éléments qui va nous permettre d’accrocher notre manette des heures durant, dans le but de connaître le fin mot de l’histoire. Sur ce point, Ubisoft a réussi son pari. Est-ce pour autant le cas du reste ? Très assurément oui. Comme expliqué plus tôt, le schéma de mission du premier Assassin’s Creed n’existe plus. Désormais, l’aventure est plus naturelle à suivre et surtout bien plus variée avec de nombreuses missions qui viennent à nous. Certes, les contrats d’assassinats, les courses et autres missions annexes ne surprendront personne étant donné que leurs principes sont plus ou moins identiques à ceux de son prédécesseur. Mais le tour de force d’Ubisoft est de proposer un petit système RPG à Assassin’s Creed II, avec une gestion monétaire symbolisée par l’expansion et la restauration de la ville de Monteriggioni (où se réfugie votre famille à la suite des évènements du début). Cette petite ville fortifiée, qui fait office de « Cour des miracles » à l’italienne, doit retrouver sa prospérité.

Ezio, « What else ? »

Ezio devra donc veiller à aller dans ce sens, en rénovant la plupart des bâtiments et en faisant appel à un architecte moyennant finances. Plus vous dépensez vos florins pour l’embellissement de Monteriggioni, plus la recette de la ville grimpera et plus vous pourrez vous en mettre plein les poches. Un retour sur investissement qui vous permettra d’améliorer votre équipement en faisant l’acquisition d’armes, de pièces d’armures, de potions etc. Des améliorations destinées à vous faire gagner des points de vie mais aussi à posséder des armes toujours plus efficaces face aux soldats qui deviendront plus coriaces au fur et à mesure de votre avancée. Mais également à faire en sorte qu’Ezio ait plus de classe que jamais, grâce notamment à l’achat de nouvelles tenues.

Les missions annexes (beaucoup plus nombreuses au passage) deviennent, vous l’aurez compris, beaucoup moins redondantes, puisqu’elles ont désormais un véritable objectif. Pour gagner de l’argent, vous pourrez également voler à la tire ou fouiller des corps et même dénicher les nombreux trésors dissimulés dans toute la ville. Vous aurez également la possibilité de prendre en chasse les voleurs qui vous ont dérobé quelques florins et en gagner d’autres au passage. Ce n’est pas tout, Ubisoft a également distillé quelques missions annexes plus importantes : certaines d’entre elles vous emmèneront au sein de bâtiments pour des séquences très « Prince of Persia », dans le but de réunir des artefacts qui débloqueront l’armure d’Altair. Des sources de motivation distillées avec intelligence. Tout comme la recherche des 100 plumes qui vous permettront de revêtir la cape portant le blason de la famille des Auditore ou encore la recherche des signaux de l’Animus afin d’en savoir plus sur une fameuse « Vérité » sous forme d’une vidéo découpée en autant de signaux à retrouver et d’énigmes à résoudre.

En parlant de l’Animus, il est évident qu’Ubisoft a voulu respecter son idée instaurée dès le premier opus, ce qui nous amène à retrouver Desmond et Lucy (qui pour le coup, ne ressemble plus du tout à la belle Kristen Bell). Heureusement, là aussi les développeurs ont compris les critiques : les séquences hors de l’Animus se font ainsi rares pour ne pas dire inexistantes. Malheureusement, ces passages interviennent notamment au début de l’aventure, ce qui occasionne des premiers pas plus maladroits et mollassons que jamais. Sans vous spoiler, à la vue du cliffhanger final, il est évident que Desmond occupera plus d’importance dans le prochain Assassin’s Creed (ce qui est donc presque officiellement confirmé même si cela n’étonnera personne).



Ezio, oh Ezio !

Parmi les points forts du premier Assassin’s Creed, on retrouve les combats et les villes. Qu’en est-il ici ? Les phases d’action ont également été ajustées pour apporter plus de dynamisme et de diversité. Contrairement au premier opus, notre Assassin ne comptera plus uniquement sur son épée pour se débarrasser des gêneurs : il peut désormais utiliser un arsenal très fourni et surtout varié. En plus des différentes armes (qui offrent des animations particulières selon leurs types), Ezio peut enfin utiliser sa lame, ou plutôt ses lames, en plein combat. Mais il peut également utiliser ses propres mains afin de désarmer ses adversaires et les achever avec leurs propres armes. Une méthode plutôt dangereuse mais qui se révèle d’une jouissance sans nom. Si ses capacités ont ainsi décuplé, c’est un certain Léonard de Vinci (et ses idées de génie) qu’il faut remercier, mais également ses compagnons qui, à tour de rôle, lui donneront un coup de pouce permettant à notre héros d’élargir ses compétences. Echapper à un groupe d’assaillants en balançant sur le sol une bombe fumigène, se débarrasser d’une cible trop lointaine grâce à un pistolet inventé par Léonard, tirer une sentinelle placée en hauteur dans le vide, se débarrasser d’une autre tout en étant dissimulé, assassiner deux gardes en même temps grâce à ses lames doubles… Le nouveau panel de possibilités est d’une richesse sans nom. On peut toutefois regretter que la panoplie d’infiltration d’Ezio ne soit pas très poussée.

Quant aux villes, si l’on peut regretter une mise en scène extérieure en dessous du premier (l’ambiance Guerre Sainte était parfaitement retranscrite), les villes sont dans l’ensemble beaucoup plus variées et plus belles. Certaines d’entre elles jouissent même d’une modélisation des bâtiments existants plus fidèles que jamais (ceux qui ont visité Florence ou Venise devraient halluciner). Là où les villes d’Assassin’s Creed premier du nom proposaient « presque » du copier / coller, chacune des villes du second opus propose une ambiance et une structure qui lui est propre. Le gros point fort est clairement la gestion du cycle jour / nuit (au déroulement pas très réaliste certes) qui permet des effets de lumière absolument somptueux et des panoramas qui le sont tout autant. On citera également certains détails qui en laisseront plus d’un béat, notamment la région de Forli ou la période du Carnaval à Venise.

Si la recette d’Assassin’s Creed II reprend sur de nombreux points celle de son prédécesseur, Ubisoft a réussi à la sublimer comme jamais. En proposant, notamment, un scénario plus que solide, un héros incroyablement charismatique auquel nous pouvons nous identifier, quelques séquences inouïes, des villes d’une beauté sans pareille et un déroulement fluide, sans aucun accroc ou presque. Une pure réussite et un grand bravo à Ubisoft Montréal !

+

  • Les dialogues italianisés…
  • Très beau
  • Doublages et bande sonore de bonne facture
  • Une durée de vie bien conséquente
  • Le système monétaire
  • Un héros charismatique
  • Un scénario passionnant
  • Beaucoup plus varié

-

    • Les pop up de textures qui font mal
    • L’animus toujours présent
    • Une I.A. médiocre qui rend le jeu trop facile
    • ...qui sont un peu surjoués toutefois