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Matos

Inclassables

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12.12.2006 à 00h23 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Matos sur Xbox 360

En ce moment il y a deux catégories de joueurs sur Xbox 360 : ceux qui sont assez riches, ou geeks (ou les deux) pour se payer un écran HD Ready, et les autres. Et évidemment, la première catégorie est un peu en manque de contenu haute définition histoire de montrer au Kévin d’en face comment c’est trop bien de claquer 1,500 euros dans un écran. Alors, quand Microsoft se pointe avec un lecteur HD DVD à moins de 200€ pour concurrencer le lecteur Blu Ray de la PS3 (aux abonnés absents pour le moment), la génération des « HD aware » est en émoi. La question est donc de savoir si l’investissement est valable, et ce qu’il apporte.

Moteurs…

Passons rapidement sur le déballage de la machine, qui n’a pas grand intérêt, pour nous pencher sur quelques points essentiels concernant ce lecteur externe.

Premier point, comme vous le savez sûrement déjà il vous est vendu en « bundle » avec une télécommande multimédia (censée être universelle), et le HD-DVD de King Kong – pour une durée limitée cependant. Mine de rien pour 199€, cela fait une bien belle affaire, à laquelle les « HD aware » auront du mal à résister.

Deuxième point, il faut savoir qu’il se connecte via USB à votre Xbox 360 (celui que vous préférez, mais évidemment le port à l’arrière de la console est le plus pertinent), et que Microsoft a eu la bonne idée d’adjoindre deux ports USB à l’arrière du lecteur. Grâce à cet ajout pour le moins pertinent, ceux qui utilisent l’adaptateur Wifipourront connecter un périphérique supplémentaire (Live Caméra, Ipod etc) à l’arrière du lecteur HD-DVD. Les esthètes apprécieront car, mine de rien, cela évite un bien disgracieux câble partant de la façade avant de la console. En revanche, on regrettera l’absence de connexion HDMI, qui pourrait s’avérer pénalisante à l’avenir.

Troisième point, la finition du lecteur, si elle n’a rien d’hallucinante en raison de matières plastiques au mieux correctes, reste agréable et discrète, avec un design se glissant convenablement (mais pas parfaitement) aux côtés de votre 360. A noter que si l’on est un brin honnête, entre ce lecteur et le boîtier secteur de la 360, la taille de l’ensemble a de quoi faire passer la PS3 pour une console sous Slimfast… Enfin bref.

Dernier point, pour ceux qui se posent la question, une fois le lecteur installé sur votre 360, le dashboard de la console est légèrement modifié au niveau du contrôle des lecteurs. Et pour cause, puisqu’il y en a maintenant deux. En fait l’icône en bas de votre écran est divisée en deux parties, la partie supérieure contrôlant le lecteur DVD, et la partie inférieure le lecteur HD-DVD. A noter en revanche que l’ouverture du lecteur par la télécommande ne fonctionne qu’avec le lecteur DVD, mais vous reconnaîtrez qu’il y a plus grave.

On pourra terminer en confessant qu’il est techniquement possible d’utiliser le lecteur HD-DVD sur un PC, moyennant les logiciels adéquats. Cependantc’est manifestement encore un peu bordélique, donc pas la peine de s’exciter outre mesure.

Action !


Ces considérations matérielles abordées, parlons un peu de l’effet HD-DVD tel qu’il est vécu sur King Kong. Il est important de préciser que le test a été effectué sur un écran LCD Toshiba de 92cm, en VGA et en YUV. Evidemment les résultats pourront varier selon les écrans,et seront même supérieurs sur un plasma, cette technologie se prêtant davantage au rendu cinéma que les LCD à l’heure actuelle.

  • Verdict image :

L’intérêt principal du HD-DVD réside clairement dans la qualité vidéo sous cocaïne. Je ne briserai aucune omerta en répétant ce que de nombreux tests sur le net vous auront certainement déjà confirmé : oui, l’image est clairement supérieure à celle d’un DVD classique, même en « simple » 720p. En fait, c’est même une belle claque. Non seulement le piqué et la définition sont sublimes, offrant une image beaucoup plus « prégnante » qu’à l’accoutumée, mais en plus les contrastes parfaits, les noirs profonds, les dégradés sans aucun artefact de compression, et les couleurs vives et chatoyantes auront raison de votre vision du film.

Si l’on prend par exemple la séquence finale de King Kong, nous montrant le grand singe au sommet de l’Empire State entouré d’un ciel rougeoyant, on a presque l’impression d’être spectateur de la scène. Les couleurs sont vives sans être criardes, les reflets du building épatants de finesse, et l’intelligibilité de la scène est même rehaussée du fait qu’on distingue très clairement chaque détail (de la ville, des avions au loin, de King Kong perdu au milieu de l’image…).

Dans un autre registre, les plans larges de l’île, recouverte de roches et de végétation, offrent une profondeur de champs et une vision vraiment incroyable de l’endroit, où l’on a presque envie de faire pause afin d’en découvrir tous les petits détails. De même, la scène des insectes révèle une gestion des noirs très subtile, et confirme l’épatant mélange des couleurs lors de l’attaque des sangsues, avec un rendu rose organique qui n’a clairement plus aucun aspect numérique.

Et, évidemment, on reste ébahi devant la finesse et les reflets de la pilosité du gorille, atteignant un niveau de réalisme qui nous comble au-delà de nos attentes.

En revanche, et là c’est davantage un problème pour l’industrie du cinéma qu’une lacune du support, les effets spéciaux approximatifs sont immédiatement repérables du fait de la précision de l’image : par exemple dès qu’un équilibre de la lumière ou des couleurs est bancal (généralement observable sur les scènes tournées sur blue screen), notre cerveau perçoit immédiatement l’approximation. De même les scènes en image de synthèse bâclées peuvent également choquer le spectateur pourtant conquis.

Cette limite mise de côté, on est clairement face à ce que devrait être une image vidéo de nos jours, et il ne fait aucun doute que les utilisateurs de HD-DVD n’auront plus beaucoup de scrupules à rater un film en salles de cinéma, où la copie tremblante et tâchée n’arrive clairement plus à la cheville du rendu obtenu dans son salon. En fait, à ce jour seule la projection cinéma numérique parvient à faire mieux, et si les exploitants de salle n’investissent pas rapidement dans de nouveaux équipements, ils risquent de se prendre une belle gamelle lorsque la HD sera généralisée (d’ici 5 à 10 ans max).

En revanche, là où je ne rejoins pas une certaine majorité, c’est lorsque certains affirment que le saut qualitatif entre le DVD et le HD-DVD est encore supérieur à celui qu’on avait pu observer entre la VHS et le DVD. Franchement il faut avoir la mémoire courte (et une forte envie de justifier son matos de bourgeois) pour avancer pareille sottise. Oui c’est mieux, beaucoup mieux, mais c’est bien d’une évolution dont on cause, pas d’une révolution.

  • YUV ou VGA ?

Assez peu d’utilisateurs connectent leur 360 à un écran HD via câble VGA, mais il est important de vous alerter sur les différences qui distinguent ces deux options, même si comme pour les jeux, la différence entre le VGA et leYUV revient davantage à choisir son camp qu’à désigner un vainqueur définitif.

Si le YUV gagne en définition et en piqué, il perd assez nettement en équilibrage des couleurs et des contrastes. J’ai trouvé le rendu moins naturel, et plus agressif qu’en VGA, où l’image est douce et les couleurs parfaitement rendues. J’ai même noté en YUV un léger grain qui n’apparaît pas du tout en VGA – cela est certainement explicable par la résolution un peu supérieure qui doit faire ressortir les (très) légers défauts de l’image. Evidemment si vous êtes un méga pro du réglage vous devriez parvenir à un rendu assez proche, mais d’une part ce ne sera jamais aussi équilibré, et d’autre part vous allez vous amuser, chaque film ayant sa photo spécifique.

Ainsi, c’est un peu à vous de voir ce que vous recherchez : soit une image incroyablement précise mais qui perd en naturel, soit une image (très) légèrement moins précise, mais au rendu plus équilibré. Pour vous donner une idée, la différence est à peu près équivalente à du SVideo (YUV) comparé à du RGB (VGA) : image légèrement moins fine en RGB, mais plus clean.

En ce qui me concerne le choix est très vite fait : étant un très grand défenseur du rendu naturel, le VGA l’emporte haut la main !… Malheureusement, on comprend vite que l’idéal aurait été une connexion HDMI, mais la Xbox 360 n’en est pas équipée.

A noter quand même, si vous essayez un câble VGA, et avant que vous ne me gueuliez dessus, qu’il est fortement recommandé de baisser drastiquement la puissance de la lampe et la luminosité pour contrer l’effet pâle que ce câble produit. Une fois cela fait l’image est, à mon humble avis, irréprochable. D’autant plus que la qualité obtenue avec un DVD en VGA est déjà très bonne sur Xbox 360, la console gérant semble-t-il l’upscaling (et croyez moi ça n’a rien à voir avec la connexion baveuse et granulée du YUV, au cas où vous vous posez la question).

  • Verdict audio :

J’aimerais pouvoir vous dire que j’ai senti une énorme différence en regardant le HD-DVD de King Kong, mais mon système audio, bien que labellisé THX, ne m’a pas permis de percevoir l’évolution nette dont parlent certains. Je vous renvoie donc aux différents commentaires faisant état d’une évolution massive, cependant je doute qu’un système sonore à moins de 1,500€ permette d’entendre une différence absolument saisissante. Du mieux certainement, avec des sons bien définis, des basses pures et un mixage excellent, mais si vous recherchez une différence impressionnante avec vos DVDs, allez plutôt chercher du côté de l’image que du son.

A noter que Microsoft doit dans les semaines qui viennent effectuer une mise à jour software permettant de lire le format DTS, ce qui n’est pas encore possible (et fera peut être une grosse différence).

Alors, j’achète ou j’achète pas ?

Vous aurez compris qu’à défaut d’être totalement révolutionnaire, la qualité vidéo et sonore (enfin surtout vidéo) du HD-DVD est extrêmement grisante, pour ne pas dire carrément bandante. Ce qu’on vous offre, ce sont ni plus ni moins les conditions pour regarder un film tel que son réalisateur l’a conçu, sans artefact et autre limitation visuelle ou technique.

Mais, c’est comme tout, il s’agit de prendre du recul pour se demander si vraiment le jeu en vaut la chandelle. Car il ne faut pas perdre de vue que si le lecteur nous est offert à un prix (vraiment) très attractif, le format lui-même est encore loin d’avoir gagné la bataille des supports, mais surtout que les HD-DVD sont encore rares sur le marché français, peu voire pas disponibles à la location, et vendus plus chers que des DVD classiques. Certains rétorqueront que vous pouvez bien évidemment vous approvisionner en import américain, où le choix est plus important et les prix moins élevés, mais la situation là-bas n’est pas non plus idéale. Se pose donc la question de l’indispensabilité d’un tel équipement.

Très franchement, je fais partie de ceux qui préfèrent attendre. Permettez moi de vous expliquer mon expérience en tant que consommateur de DVD pour le justifier. Lorsque les DVD sont arrivés, on a vu pas mal de monde (et moi y compris) payer 30 euros pour le plaisir de voir un film en qualité DVD. L’intérêt s’est vite transformé en collection, et le passe temps en gouffre financier. Certains sont même tombés dans le vice de l’achat d’éditions collectors, encore plus onéreuses et parfaitement dispensables. Ces mêmes personnes s’apprêtent maintenant à faire de même avec la HD. Le premier réflexe sera bien évidemment de faire comme avec les VHS à l’époque, à savoir remplacer ses DVD par des HD-DVD pimpants. Et,comme avec les DVD, vous allez voir arriver dans les mois et années qui viennent des améliorations notables de la compression, ou des rééditions qui vous feront regretter d’avoir acheté les toutes premières versions (pourtant si bandantes à l’époque), et au final dans quelques années un nouveau format sortira, qui vous obligera encore à racheter votre bibliothèque. Entre temps quelques milliers d’euros auront été dépensés. Si vous avez de quoi vous l’offrir sans faire de sacrifice, why not, mais sinon est-ce franchement bien la peine ?

King Kong en HD est visuellement superbe, mais il reste King Kong. De nos jours pour 25 euros par mois, soit le prix d’unHD-DVD, vous pouvez obtenir une carte illimitée de cinéma, ou une location de DVD illimitée. C’est moins hype certes, mais il faut être honnête avec soi même, et savoir si on veut voir des films, ou claquer beaucoup de thunes dans une technologie qui sera de toute façon un jour dépassée (par exemple par l’arrivée un jour des 60 images par seconde qui mettront un terme à l’absence de fluidité visuelle dans nos films), et vous poussera une nouvelle fois au remplacement de votre bibliothèque. Si vousadorez vraiment posséder un max de films, et que votre trip ultime est de faire péter votre écran HD tous les soirs, foncez. Si non, attendez encore un peu, qu’on y voie plus clair au milieu de ces formats HD, que davantage de films soient disponibles, et puis par la même occasion que vous puissiez les louer (c’est vachement moins cher il paraît !). Car pour le moment mine de rien, si vous vous prenez à rêver d’un Star Wars ou d’un Spider-man en HD, n’oubliez pas qu’il vous faudra une platine Blu Ray.

Donc à moins d’être pété de thunes ou méga geek ne supportant plus ces horribles DVD standards antédiluviens, attendez un peu et allez plutôt vous payer un voyage, ou offrez un beau cadeau à votre nana/copain. Vous verrez que dans dix ans ce sera bien plus marquant que votre collection de HD-DVD. Enfin j’dis ça, j’la connais pas moi votre copine…

Oui, le HD DVD ça claque. Oui, c’est quasiment impossible (inhumain diront certains) de résister à l’envie de nourrir son écran HD de telles images. Surtout quand on voit que pour un possesseur de Xbox 360, l’investissement demandé paraît assez ridicule étant donné qu’en ce moment on nous file le lecteur, la télécommande de luxe et le HD-DVD de King Kong pour 200€. Mais le fait est que derrière l’excitation du moment, la réalité nous rattrape vite : le catalogue de films disponibles, le prix des HD-DVD et l’incertitude quant à l’avenir du support ont de quoi refroidir un peu. Car il y a fort à parier que la technologie évoluera dans les mois qui viennent (que ce soit au niveau des platines ou de la compression des films), ce qui pourra transformer l’excitation hâtive des premiers acheteurs en léger sentiment d’aigreur. En fait, au-delà de ses qualités techniques excellentes, ce lecteur HD DVD a un mérite énorme : le fait d’être optionnel. Que tous les gros geeks et les pétés de thunes se fassent plaisir. Que les autres ne regrettent pas d’attendre un peu. En tous cas, on ne peut que saluer le choix de Microsoft de nous avoir laissé la liberté d’attendre, tellement il est évident qu’il aurait été cruel de leur part de nous imposer un format très séduisant mais clairement pas aussi indispensable que ne le fut le DVD en son temps.

+

  • Le rapport qualité/prix imbattable (si on possède déjà une 360)
  • Qualité de son et d'image incroyable
  • Finition du produit très honête

-

    • Pas de HDMI
    • Support encore incertain
    • Catalogue HD DVD trop restreint pour le moment